Dans l’œil du dragon : Mitch Garber
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Président-directeur général de Caesars Acquisition Company et de Caesars Interactive Entertainment – Une des plus grosse sociétés de jeu au monde d’hôtels-casinos et internet – Mitch Garber est le nouveau dragon de l’émission Dans l’œil du dragon et a été récemment nommé président du conseil d’administration du Cirque du Soleil. LUXE a rencontré cet homme d’affaires hors du commun.
Pourquoi avez-vous accepté de devenir un dragon? Qu’est-ce qui vous attire dans ce nouveau défi?
Au début je n’étais pas intéressé. Je pensais que les tournages me prendraient trop de temps. Puis, j’ai changé d’avis, car j’ai compris que ce serait une belle occasion pour un anglophone d’apparaître à la télévision francophone. Actuellement, il existe un mur entre les deux communautés et je trouve cela dommage. De plus, ma femme et moi œuvrons beaucoup pour des organismes à but non lucratif. Entre autres, je siège sur le conseil d’administration de la Fondation Montréal inc., qui permet aux jeunes entrepreneurs québécois d’obtenir des bourses. Participer à l’émission Dans l’œil du dragon est donc une suite naturelle de ce que je faisais déjà. Beaucoup de jeunes partent à l’étranger en pensant qu’ils n’ont pas leur place au Québec. Il faut changer cette situation, et leur permettre de s’exprimer devant plus d’un million de personnes par semaine, c’est formidable! Je redonnerai la majorité des profits que je gagnerai par l’intermédiaire de l’émission à des organismes de charité québécois. Enfin, mes enfants sont des fans de l’émission et m’ont poussé à y participer. La série Dans l’œil du dragon a aussi une mission éducative, car on n’apprend pas à l’école comment gérer son argent, son crédit, etc. Elle montre aux jeunes l’importance de bien gérer ses finances.
Vous êtes un grand amoureux du bilinguisme. Comment avez-vous appris le français?
Mes grands-parents habitaient dans les Cantons-de-l’Est. J’allais les voir toutes les fins de semaine. Mon grand-père, qui était médecin, avait une clientèle à 50 % francophone, j’entendais donc beaucoup parler français. Plus tard, j’ai étudié en droit à l’Université d’Ottawa, en français. J’ai aussi été animateur d’une émission de radio consacrée aux sports et j’y ai reçu beaucoup d’invités francophones. Enfin, celle qui est ma femme depuis 23 ans est francophone. Je crois à la préservation de la langue française, à la culture québécoise, mais aussi à l’importance du bilinguisme et même du trilinguisme. On a malheureusement laissé les politiciens séparer les deux communautés et il est temps qu’elles travaillent un peu plus ensemble!
En 2009, vous avez accepté la direction de Caesars Interactive Entertainment à condition de pouvoir établir vos bureaux à Montréal. D’où vous vient cet attachement pour Montréal?
J’aurais pu rester en Europe ou déménager à Las Vegas pour profiter de systèmes fiscaux plus avantageux. Mais j’ai choisi de rester au Québec, car j’aime la culture d’ici. Je veux que, comme moi, mes enfants grandissent dans cette richesse culturelle. Ma propre famille est enracinée au Québec depuis 108 ans. Je ne voulais pas sacrifier la culture à l’argent.
Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner aux jeunes entrepreneurs d’aujourd’hui?
Un entrepreneur doit faire preuve de ténacité et être capable de survivre aux échecs qui surviennent lors de la création d’une entreprise. Il doit travailler plus fort que ses concurrents. Aussi, avoir une bonne idée ne suffit pas : il faut être bien entouré, avoir la bonne attitude et les capacités d’exécution. C’est ce que je recherche en tant que dragon dans l’émission Dans l’œil du Dragon.
En tant que passionné de sport, voyez-vous un lien entre pratiquer un sport et gérer une entreprise?
La plupart des gens que je fréquente ont un point commun : ils sont très compétitifs. De mon côté, je ne crois pas être compétitif, mais plutôt passionné. Je pratique plusieurs sports, mais simplement pour être en forme et pour le plaisir. Avoir des passions et être actif fait partie de la vie d’un bon entrepreneur, mais pas nécessairement le fait d’être compétitif. Il s’agit de participer, d’être au bon endroit au bon moment, et de se sentir à sa place.
Vous dirigez une entreprise qui appartient à l’industrie du jeu. Sentez-vous une responsabilité sociale et morale à cet égard?
Oui, totalement. Jouer de façon responsable est l’une des valeurs centrales de Caesars. Nous veillons à ce que les mineurs soient exclus des jeux et que ceux qui n’ont pas un comportement modéré soient dirigés vers des centres d’aide. Nous proposons une liste de liens spécifiques sur nos sites de jeux en ligne.
TPG Capital vient d’acquérir le Cirque du Soleil et c’est vous qui en devenez le président du conseil d’administration. Comment voyez-vous l’avenir du Cirque du Soleil suite à cette transaction?
Ce fonds d’investissement partage les valeurs de Guy Laliberté et du Cirque du Soleil. De plus, leur réseau global et le partenariat avec la compagnie chinoise Fosun est une combinaison gagnante. Le siège social du Cirque demeurera à Montréal. La créativité qui fait toute la valeur du Cirque du Soleil est ici, au Québec, ainsi que le leadership de Daniel Lamarre et de son équipe Enfin, c’est un honneur pour moi d’être un investisseur du Cirque et le président de son conseil. J’ai une admiration sans borne pour Guy Laliberté et l’entreprise qu’il a créée.
La quatrième saison de Dans l’œil du dragon est diffusée les lundis à 20 h sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé.
Texte : Diane Stehle