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Dans le Studio de Djamel Tatah

L’art de Djamel Tatah tient en lui des éléments de l’abstraction américaine et des primitifs italiens, rien ne semble avoir échappé à ce grand peintre de notre temps. L’artiste nous a reçus avec la chaleur et la générosité qui le caractérisent dans son immense atelier du sud de la France.

Vos tableaux représentent des figures qui évoluent sur des fonds monochromes que vous travaillez comme si vous étiez un peintre abstrait. Vous appartenez à votre temps, mais vous utilisez une technique de peinture ancienne, qui remonte à l’Antiquité (la peinture à la cire). Comment définissez-vous votre pratique picturale ?

Pour faire mes tableaux, je m’appuie sur des choix artistiques qui appartiennent à des sphères temporelles très variées, comme la peinture à la cire, qui m’est essentielle parce qu’elle attrape la lumière et permet à la couleur de vibrer. Quant à ma façon de placer mes figures dans des espaces dits « abstraits », cela vient de l’intérêt que j’ai eu très jeune pour des artistes comme Ellsworth Kelly ou Robert Ryman. J’ai compris que la couleur était un champ d’expérimentation illimité du sentiment. À chaque tableau que je peins, c’est toujours une expérience fragile et absolument imprévisible. Tout cela a un sens très précis. Je veux que mes figures n’appartiennent à aucun territoire, à aucune nation. Je cherche seulement à dire leur présence. Voilà pourquoi elles évoluent dans des espaces abstraits. La question pour moi c’est : Que faisons-nous et que pouvons-nous espérer de la vie ?

La musique est omniprésente dans votre quotidien, je me suis toujours demandée si cela a à voir avec l’abstraction dans votre travail.

La musique est une expression qui va directement au cœur, c’est un feeling. Et c’est ça que je cherche quand je peins. Et puis, il y a tout ce qu’on imagine quand on écoute un disque, on est porté par une atmosphère qui nous emmène ailleurs, on change d’état; j’aime cette ivresse. Je peins toujours plusieurs tableaux en même temps, à cause des temps de séchage, étape par étape, couleur après couleur, ça marche comme une rythmique : répétition, variation, reprise, déclinaison.

Dans la grande exposition présentée à la Collection Lambert à Avignon, j’ai été profondément touchée par l’humanité que vous représentez en prise avec les événements de notre monde. Quel est votre rapport au présent, à son histoire ?

Je ne suis pas là pour commenter la situation du monde actuel ou passé. Mon langage, c’est la peinture, c’est l’art. Je fais en sorte que mes tableaux disent quelque chose de subtil sur le fait d’être un homme dans le monde tel qu’il est aujourd’hui. J’ai eu la chance d’être invité à poser un regard sur la collection du grand galeriste Yvon Lambert avec la complicité d’Eric Mézil, directeur de cette Collection, pour mettre en dialogue mes derniers tableaux avec un ensemble d’œuvres d’artistes abstraits américains comme Brice Marden, Robert Mangold, Robert Barry, Barnett Newman, etc. Cela produit un parcours inédit, une expérience inoubliable.

djameltatah.com

 

 

Texte : Barbara Stehle
Photos : © studio-djamel Tatah
Illustrations : Sans titre, 2016. Huile et cire sur toile, 2 éléments, 220 x 200 cm chacun © Djamel Tatah ADAGP Paris – Sans titre, 2016. Huile et cire sur toile 300 x 200 cm © Djamel Tatah, ADAGP Paris

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