Kodem : L’histoire de David contre Goliath
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Kodem est une entreprise montréalaise de gestion de développement qui se spécialise dans tous les secteurs de l’immobilier : résidentiel, commercial, loisirs et institutionnel. Imposante malgré sa petite taille, la firme exploite les grandes capacités de son équipe en ajoutant cette touche de magie inspirée de l’enfance qui lui permet de planifier et de concrétiser l’impossible. Le fondateur Benjamin Sternthal a parlé à LUXE de l’importance du jeu et du potentiel de son secteur d’activité de susciter des changements positifs dans la communauté.
Quand avez-vous su que vous vouliez faire carrière dans l’immobilier?
Je le savais déjà quand j’étais petit. J’étais tout le temps en train de créer ou de construire des choses; je les démontais et les remontais. À quatre ans, je pouvais passer toute une journée à construire des châteaux de sable. C’est ce que je suis, tout simplement.
En quoi votre carrière ressemble-t-elle aux jeux de votre enfance?
Au Musée ethnographique en Éthiopie, j’ai lu ceci : « Les enfants doivent jouer parce que le jeu favorise les rêves, et les rêves construisent les nations. » Je passe toutes les fins de semaine à jouer avec mes filles dans leur bac à sable dans le parc. C’est là que naissent mes meilleures idées. En fin de compte, le défi dans mon travail est de ne jamais devenir adulte.
Parlez-nous de l’évolution de Kodem, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
Nous avons réalisé plus de 150 projets depuis nos débuts, vers 1998. Cela représente environ 8,5 millions de pieds carrés de bâtiments, plus de 400 000 appels téléphoniques… et probablement 100 000 tasses de café! Je ne connais aucune autre entreprise qui ait développé autant d’édifices dans tous les secteurs de l’immobilier. C’est une histoire digne de David contre Goliath. Notre firme est David dans cette histoire; une entreprise de petite taille, mais créative, entrepreneuriale, qui crée les plus grands projets de la ville.
Comment abordez-vous les projets qui nécessitent des processus et des ressources qui n’existent pas encore?
Pour moi, le point de départ est une question de logique et de vision. C’est vraiment une question de compréhension : pour qui développons-nous cela? Comment nous assurons-nous que le produit répond exactement aux besoins de l’utilisateur final? Si nous abordons un projet de cette manière, il sera couronné de succès.
Parlez-nous de quelques-uns des plus grands projets de Kodem.
Solstice Montréal est le plus important projet à phase unique dont nous avons assuré la gestion. Nous avons par ailleurs terminé le projet du siège social de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) dans les délais impartis et en deçà du budget prévu. L’un de mes projets préférés a été Herzliah, une école secondaire privée ultramoderne. Sur le plan humain, le projet le plus enrichissant que nous ayons réalisé est l’école Shumargie, une école de deux salles de classe de 20 000 $ en Éthiopie, financée par un organisme de bienfaisance que ma femme et moi avons créé.
« Partageons l’espoir » était l’un des projets gérés à titre bénévole par Kodem. Comment avez-vous convaincu vos pairs de s’engager à investir autant de temps, de travail et de ressources matérielles?
André Miller, qui travaille avec moi, a tout fait dans ce dossier. Il est venu me voir pour me présenter l’organisme « Partageons l’espoir » comme client potentiel. Nous avons tiré parti du pouvoir d’achat et de l’influence de notre entreprise dans le secteur en suggérant : « Eh! En tant que communauté immobilière, pourquoi ne le ferions-nous pas bénévolement? » Nous avons imposé cette vision et avons reconstruit le tout en guise de don. André a fait un travail de gestion incroyable et tout le mérite lui revient.
Comment Kodem change-t-elle le monde?
Nous sommes un pilier de l’industrie du développement à Montréal et créons des projets fantastiques, durables, qui changent réellement le paysage urbain. Nos projets fonctionnent vraiment. Il y a un réel retour sur investissement pour le groupe d’investisseurs, et les communautés dans lesquelles ils sont construits en profitent véritablement.
Quelle est la prochaine étape pour Kodem?
L’entreprise connaît une croissance étonnante. C’est une petite entreprise performante où chacun met la main à la pâte. C’est toujours moi qui place le papier dans ma propre photocopieuse, je continue d’aller sur les chantiers, mes bottes de construction sont toujours dans ma voiture. Je pourrais envisager de transformer notre équipe en PME en raison de l’ampleur des projets que nous réalisons, mais je ne voudrais pas que cela tourne à la bureaucratie.
Comment voyez-vous la ville de Montréal dans 10 ans?
Je crois que Montréal peut représenter l’avenir des villes nord-américaines grâce à sa créativité, à son sens de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Nous faisons les choses si différemment ici… ça rend fou le reste du Canada! Je vois Montréal comme une nation arc-en-ciel, formée par toutes les différentes cultures du Québec. Je pense que plus les gens se rallieront à cette vision holistique et collaborative, plus Montréal sera forte.
Text: Jennifer Laoun-Rubenstein