Lorsque Porsche a annoncé l’arrivée du Cayenne, il a bouleversé le coeur de plusieurs aficionados de la légendaire marque. Envers et contre tout, le constructeur de Stuttgart a persisté et signé : en 2002, il a matérialisé le concurrent des BMW X5 et Mercedes-Benz ML, Audi n’étant pas encore dans la course. Pour l’année modèle 2011, il a signé une deuxième génération dotée de nouvelles technologies dont fait partie le moteur diesel. LUXE l’a placé en observation.
A priori, il faut reconnaître les progrès considérables réalisés au cours de la dernière décennie en matière de moteurs diesels. Plus performants, plus propres et plus discrets, ils n’animent malheureusement encore qu’un nombre limité d’automobiles au Canada et aux États-Unis. Dans le cercle du luxe, Mercedes-Benz a été le pionnier. Aujourd’hui, son catalogue comprend le plus grand nombre de véhicules diesels.
En Amérique du Nord, Porsche a limité son offre au Cayenne Diesel. Le constructeur étudie néanmoins la possibilité d’ajouter le Macan, son nouvel utilitaire compact, en version diesel. L’affaire pourrait être intéressante puisque chez Mercedes-Benz par exemple trois acheteurs sur quatre ont opté pour le GLK diesel. Bien que les deux véhicules soient différents, l’intérêt est néanmoins palpable.
La signature Porsche
Le Cayenne ne fait aucune concession sur la qualité de l’aménagement intérieur. Méticuleusement fini et rigoureusement insonorisé, l’habitacle ne laisse pas présager, ou si peu, la présence d’un moteur diesel.
Facile d’accès, la cabine invite le conducteur à se glisser derrière un volant dont la prise en main rappelle l’essence de la marque. Rapidement, il apprécie l’excellente position de conduite. Comme son passager, il prend place sur un siège dessiné pour épouser l’anatomie des occupants en leur assurant confort et soutien.
Bien que leur ergonomie ne soit pas toujours optimale, les principales commandes sont relativement faciles d’utilisation. Certaines, dont celles de la climatisation, auraient par contre avantage à être positionnées pour éviter que les yeux ne quittent momentanément la route pour les trouver.
Les néophytes de Porsche devront également apprivoiser l’emplacement de la clé de contact, à gauche du volant, ainsi que la disposition des instruments de bord. Car c’est le tachymètre qui domine plutôt que l’indicateur de vitesse. Heureusement, un petit affichage numérique permet de garder un oeil sur la vitesse. Par ailleurs, les occupants des places arrière devraient apprécier le confort de la banquette, alors que les bagages logeront dans un compartiment aux dimensions respectables.
Lorsqu’il est question d’options, les constructeurs européens font plutôt figure d’exception. En plus du prix initial de leur véhicule, ils exigent d’importants déboursés pour des options que d’autres comme Acura, Infiniti ou Lexus incluent de série. Ainsi, malgré l’ajout de l’ensemble Premium d’un peu plus de 8 000 $, notre Cayenne par exemple n’était coiffé que d’un toit ouvrant conventionnel, ne disposait d’aucun détecteur de véhicules dans l’angle mort ni de caméra de recul ou d’éléments chauffants pour les sièges
arrière. C’est toutefois le prix à payer pour conduire un véhicule de ce calibre.
Porsche propose assurément le choix le plus étendu de motorisations pour propulser son Cayenne; du V6 3,6 l de 300 chevaux au V8 biturbo de 550 chevaux, en passant par les technologies hybride et diesel, chaque acheteur peut y trouver son compte. Tout dépend des performances recherchées, du budget disponible ou des préoccupations environnementales. Celui du modèle Diesel doit accepter de payer 8 000 $ de plus que le modèle propulsé par le V6 de base. Malgré tout, en 2013, un acheteur sur quatre l’a choisi.
Ce moteur, dissimulé également sous le capot des Audi Q7 TDI et Volkswagen Touareg TDI, autorise un rendement efficace, notamment grâce à son couple élevé. Les réactions sont énergiques et progressives. Comme la présence du moteur diesel alourdit l’utilitaire, les performances sont, au final, sensiblement les mêmes que celles du V6 à essence du modèle d’entrée de gamme. Le gain, même s’il n’est pas majeur, réside surtout dans la consommation moyenne qui atteint 9,6 l/100 km et les émissions de CO2 qui sont moindres. Le moteur fait équipe avec une boîte automatique à 8 rapports dont les transitions brillent par leur douceur.
La sportivité aux premières loges
Hauteur de la garde au sol et encombrement obligent, le Cayenne ne nous fait pas oublier qu’il appartient à la tribu des utilitaires. Par contre, il propose le meilleur équilibre de conduite de sa catégorie, talonné par le BMW X5. Compétent et maniable en ville, stoïque en virage et placide sur la grand-route, il rassemble les éléments pour inspirer confiance et renforcer l’agrément de conduite au quotidien.
La perfection n’existerait pas. Paraît-il. Mais rien n’empêche de s’en approcher. C’est ce que Porsche a tenté de faire avec la deuxième mouture de Cayenne. Il a levé le voile sur un véhicule plus raffiné et aux lignes plus harmonieuses, en plus de bonifier l’offre avec le modèle Diesel. Dans un contexte où les acheteurs cherchent des automobiles plus frugales, mais ne veulent renoncer ni au plaisir ni aux performances, il constitue une véritable valeur ajoutée.
– Jean-Pierre Bouchard