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Sylvain Tremblay : de Montréal à Dubaï

Canada, États-Unis, Europe, Asie et Moyen-Orient : le peintre Sylvain Tremblay a exposé ses œuvres sur presque tous les continents. Depuis 2012, bien que basé à Dubaï, où il enseigne l’histoire de l’art moderne à l’Université canadienne, il vit et travaille entre Pékin et Montréal. Rencontre avec un artiste québécois au succès international.

 

Ses personnages aux silhouettes effilées et à l’aspect sculptural sur un fond brillant ont une signature immédiatement reconnaissable. « Je joue avec le relief pour suggérer que le personnage sort de son environnement pictural. Grâce à l’effet miroir provoqué par le vernis, celui qui regarde devient partie intégrante de l’œuvre », commente Sylvain Tremblay.

 

Fidèle à l’esprit d’Antoni Tàpies, l’artiste intègre à ses œuvres divers éléments tels que du ciment, du métal, du sable ou des câbles électriques. « Je travaille avec des matériaux représentatifs de l’endroit où je me trouve. Comme je suis à Dubaï plusieurs mois par année, j’utilise beaucoup le sable et les pigments noirs en référence au désert et au pétrole », explique-t-il.

 

Le peintre se laisse également influencer par la culture des pays qu’il visite. Ainsi, en 2010, après un séjour de deux ans en Chine, il s’éprend de calligraphie et délaisse pour un temps le figuratif pour l’abstrait. Sylvain suit même un cours avec un maître réputé afin de maîtriser la technique de cet art ancestral. Et son oeuvre en est directement marquée. « Les Chinois qui pratiquent la calligraphie répètent d’innombrables fois le même mouvement. Quand la gestuelle devient mécanique, alors la pensée s’inscrit dans le geste. Avant, je commençais un personnage, puis j’ajoutais de la couleur. Maintenant, je fais le mouvement général puis j’intègre le personnage. »

De l’illustration à la peinture

a passion pour la peinture, Sylvain l’a toujours eue. À sept ans, sa grand-mère, dont il était très proche et qui avait sans doute vu en lui le digne héritier de sa sensibilité artistique, lui lègue ses pinceaux, ses tubes et ses livres de peinture. Le petit garçon rêve déjà d’être un grand peintre et, comme sa grand-mère, apprend dans les livres, en autodidacte. À seize ans, il expose pour la première fois, dans une banque. Puis, il se dirige vers des études de graphisme. « Je ne pensais pas qu’on pouvait vivre de la peinture », précise-t-il. Durant plusieurs années, il travaille comme illustrateur, même s’il voue tout son temps libre à sa passion. Jusqu’à ce que son rêve le rattrape en 2002. Une firme le contacte et lui demande de créer un casse-tête en 3D. L’objet se vend à plusieurs milliers d’exemplaires. Quelques mois plus tard, la compagnie de télécommunication Rogers lui demande de concevoir un personnage pour la marque 7Up. Là encore, c’est un succès immédiat. À 34 ans, Sylvain a enfin les moyens de se consacrer pleinement à la peinture.

 

Très vite, il se fait remarquer dans plusieurs concours internationaux notamment au sixième Salon d’art contemporain de Zurich, en 2004, où il remporte le premier prix. Suivront en 2005 une participation à la deuxième Biennale d’art de Pékin et une exposition de ses œuvres dans des galeries de renom, au Canada, en Europe et aux États-Unis. Ce sera le début d’une carrière internationale.

Un peintre nomade

Même s’il est profondément attaché au Québec, Sylvain a toujours eu le goût de voyager. En 2010, en visite à Shanghai, à l’occasion de l’Exposition universelle où il expose une œuvre, il est immédiatement séduit par l’énergie du pays. « Il y avait un renouveau dans l’histoire de l’art là-bas et je voulais être aux premières loges pour voir ça. » Il n’en faut pas plus pour lui donner envie de s’y installer. L’aventure durera deux ans. À peine revenu à Montréal en 2012, l’Université canadienne de Dubaï l’invite à séjourner trois mois dans la ville afin de réaliser une œuvre. Cette collaboration se prolongera jusqu’à aujourd’hui. « Je donne un cours théorique et un cours pratique deux jours par semaine. Je suis passé de 6 à 240 étudiants et j’ai dû former 4 professeurs! C’est vraiment très inspirant. »

 

Le reste du temps, Sylvain poursuit ses recherches dans son atelier et participe à des projets de peinture en direct, comme celui du Grand Prix de Formule 1 en 2014, à l’Art Hub d’Abu Dhabi et au lancement de la nouvelle California T du fabricant Ferrari. Mais surtout, en mai dernier, il crée l’événement en réalisant un portrait géant du Cheikh Zayed. Un projet démesuré, à l’image de ce territoire où fleurissent les initiatives les plus folles.

 

Cet été, sa parenthèse arabe prendra fin. Mais le peintre a déjà en tête une autre destination et plein d’autres projets. À suivre.

 

 

www.sylvaintremblay.ca

 

Texte : Diane Stehle

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