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Lorsque l’avion survole la ville, on comprend aussitôt pourquoi la lumière de Lisbonne est si appréciée, avec le fado en fond sonore. Détruite en 1755 par un terrible tremblement de terre, elle fut reconstruite en pur style pombalin. Baignée par le Tage, elle compte sept collines, où se trouvent les quartiers typiques exhalant l’odeur des sardines grillées. La ville inspira Fernando Pessoa, par conséquent, elle ne peut être que belle comme sa poésie : « Dieu veut, l’homme rêve, l’œuvre naît ».

OÙ DORMIR

FOUR SEASONS HOTEL RITZ LISBON

Classique et sophistiqué, il se situe au coeur de Lisbonne. Un excellent restaurant et l’un des meilleurs spas de la ville.

 

Rua Rodrigo da Fonseca, 88

Tel. (+351) 213 811 400

 

www.fourseasons.com

VALVERDE HOTEL

Boutique hôtel, distingué et contemporain. À deux pas des magasins des principales marques internationales.

 

Avenida da Liberdade, 164

Tel. (+351) 210 940 300

 

www.valverdehotel.com

MEMMO ALFAMA HOTEL

Considéré par la revue Wallpaper comme l’un des meilleurs hôtels urbains du monde. Situé dans un quartier typique, à proximité des maisons de fado.

 

Travessa das Merceeiras, 27

Tel. (+351) 210 495 660

 

www.memmohotels.com

TOREL PALACE

Un petit palais datant de 1902, et en même temps un belvédère donnant sur Lisbonne. La décoration est digne de reines et de rois.

 

Rua Câmara Pestana, 23

Tel. (+351) 218 290 810

 

www.torelpalace.com

OÙ MANGER

SOLAR DOS PRESUNTOS

C’est l’un des restaurants parmi les plus réputés de la ville. Trois étages, cinq salles aux murs couverts de photos de célébrités qui y passèrent. On y sert une cuisine typique de la province du Minho. Offrez-vous un déjeuner.

 

Rua das Portas de Santo Antão, 150

Tel. (+351) (+351) 213 424 25

PINÓQUIO

Un lieu où déguster hors-d’oeuvre et cuisine de tradition. À deux pas des théâtres. La terrasse est une vitrine de l’animation de la ville. À fréquenter à toute heure. Ouvert tous les jours, de 12 h à 24 h.

 

Praça dos Restauradores, 79

Tel. (+351) 213 465 106

LAURENTINA

C’est le roi de la morue, confectionnée des plus diverses manières. Il sert également des spécialités des Beiras et du Mozambique. Déjeuners et dîners (informez- vous sur le soir où vous pourrez écouter du fado).

 

Av. Conde Valbom, 71 A

Tel. (+351) 217 960 260

ALMA

Au coeur du quartier du Chiado, c’est le retour du chef Henrique Sá Pessoa à une cuisine créative aux combinaisons surprenantes. Ambiance détendue.

 

R. Anchieta, 15

Tel. (+351) 213 470 650

O JACINTO

Plats traditionnels à la présentation moderne, accompagnés d’une carte des vins très variées. Déjeuners et dîners.

 

Av. Ventura Terra, 2

Tel. (+351) 217 591 728

TIME OUT MERCADO DA RIBEIRA

Plus de 40 points de restauration et de boissons. Découvrez les propositions gastronomiques de quelques-uns des grands chefs portugais — Alexandre Silva, Henrique Sá Pessoa, Marlene Vieira, Miguel Castro e Silva et Miguel Laffan — à des prix très attractifs. On peut y acheter conserves, vins et souvenirs. Du lundi au mercredi de 10 h à 2 h du matin, et du jeudi au samedi de 10 h à 24 h.

 

Av. 24 de Julho, 50

Tel. (+351) 213 462 966

RAMIRO

Avec plus d’un demi-siècle d’existence, c’est une référence incontournable en matière de fruits de mer. Dégustez un tourteau, des pouce-pieds, des langoustines ou un homard, des gambas al ajillo (à l’ail), des palourdes à la manière de Bulhão Pato. Terminez avec les pregros, typiques sandwhichs au steak. Prix à la portée de toutes les bourses. De 12 h à 24 h, fermé le lundi.

 

Av. Almirante Reis, 1

Tel. (+351) 218 851024

LOCO

Le restaurant du chef Alexandre Silva vous invite à une expérience gastronomique exceptionnelle, où chaque plat n’est pas ce à quoi il ressemble et où les yeux mangent autant que le ventre. S’y rendre avec un esprit ouvert et y déguster un menu dégustation composé de 14 ou 18 moments. Prix élevés. Pour le dîner.

 

Rua dos Navegantes, 53B

Tel. (+351) 213 951 861

PASTÉIS DE BELÉM

Des gâteaux, il y en beaucoup dans toute la ville, mais la recette de ceux-ci est toujours bien gardée… depuis 1837. Vous n’en mangerez sans doute pas qu’un…

 

Rua de Belém, 84-91

Tel. (+351) 213 637 423

GELADOS SANTINI

Fameuses glaces artisanales. Attendez vous à faire la queue… Ouvert tous les jours, de 11 h à 24 h.

 

Rua do Carmo, 9

Tel. (+351) 213 468 431

GINJINHA

Appartenant à la même famille depuis 1840, c’est l’un des ex- libris de la capitale. Liqueur confectionnée à partir de griottes (ginja en portugais), le fruit qui lui donne son nom. C’est doux et peu cher. À consommer avec ou sans griottes.

 

Largo de São Domingos, 8

LIEUX À VISITER

CASTELO DE SÃO JORGE

Ce fut jadis une résidence royale. La vue sur la ville est splendide et unique. À ne rater sous aucun prétexte. On peut s’y rendre à pied, en bus ou en tuk-tuk.

OCEANÁRIO DE LISBOA

Inauguré en 1902 afin de relier la Baixa et la place du Carmo, il est le seul funiculaire vertical de la ville. On doit sa structure en fer forgé est classé Monument National. En ce qui concerne le panorama, c’est un sérieux concurrent du château Saint-Georges. Ouvert tous les jours de 7 h à 22 h.

 

www.oceanario.pt

MOSTEIRO DOS JERÓNIMOS

De style manuélin, il fut construit au XVIe siècle, à l’âge d’or des découvertes maritimes portugaises. L’UNESCO l’a classé au Patrimoine de l’Humanité. Il abrite les tombeaux du navigateur portugais Vasco de Gama et du poète Luís Vaz de Camões.

NIGHTLIFE

Fado – genre musical portugais interprété par une seule personne et accompagné d’une guitare portugaise. Il reflète l’âme du peuple lusitanien.

S. MIGUEL D’ALFAMA

Au coeur du quartier d’affama, on y déguste des hors-d’oeuvre typiquement portugais, mais le plat principal y est le fado. Ouvert tous les jours, de 19 h à 24 h.

 

Rua de São Miguel, 9-17

Tel. (+351) 968 554 422

AUTRES MAISONS DE FADO

Adega Machado; Café Luso;Senhor do Vinho; Clube de Fado; Tasca do Chico.

BAIRRO ALTO

Quartier typique avec restaurants et bars pour tous les styles.

LUX FRÁGIL

Le club le plus trendy de la ville. Il y accueille DJ (musique entre electro et alternative). Spectacles en live.

 

Av. Infante D. Henrique, Sta. Apolónia

Tel. (+351) 218 820 890

RED FROG SPEAKEASY

Bar speakeasy présentant une vaste carte de cocktails.

 

Rua do Salitre, 5A

Tel. 215 831 120

PLAGES

Les plus belles de la rive sud du Tage.

Costa da Caparica – Surf – www.kevolutionsurf.com – Kitesurf – Fonte da Telha – www.kitesurfway.com

ARRABIDA

Petites plages au pied des falaises, entre la mer et la montagne d’Arrabida.

TROIA

Accès à partir de Setùbal, en ferryboat, traversée de l’Estuaire du Saso, habitat de dauphins.

Berceau du fado et du Porto, le Portugal suscite depuis quelques années un véritable engouement auprès des touristes. Les Québécois n’y échappent pas. Il faut dire que ce pays recèle une multitude d’attraits entre ses villages authentiques, ses cités envoûtantes, ses plages infinies et… l’accueil quasi légendaire de ses habitants.

 

Pour nous le présenter, l’équipe de LUXE souhaitait donner la parole à quelqu’un qui le connaîtrait de l’intérieur et qui nous en parlerait comme d’un ami. Le nom de Carlos Ferreira nous est alors immédiatement venu en tête. Depuis plus de vingt ans, le propriétaire du Groupe Ferreira agit en effet comme un véritable ambassadeur du Portugal, faisant découvrir avec passion sa gastronomie et sa culture aux Québécois. Avec toute la générosité qui le caractérise, il a accepté ici de dévoiler ses meilleures adresses et ses coups de cœur en matière de restauration, mais aussi d’hébergement et d’activités à faire. De Lisbonne à Douro en passant par Coimbra, ce carnet de voyage vous aidera à planifier un séjour inoubliable.

 

Lisbonne

Cascais

Sintra

Coimbra

Porto

Bairrada

Alentejo

Algarve

Le printemps s’est avéré passionnant sur la scène artistique de New York! Le Mois de l’histoire des femmes a donné lieu à de remarquables expositions qui se poursuivront jusqu’à la fin mai. La Biennale du Whitney Museum figure parmi les événements les plus en vue, avec une programmation très stimulante au musée et dans les galeries. Après avoir entendu les échos du franc succès qu’a connu Art Basel Hong Kong, nous attendons tous la parution de Frieze au début du mois de mai. D’ici là, il reste encore beaucoup à voir…

LA BIENNALE DU WHITNEY MUSEUM

Première édition de l’événement à être présentée dans l’édifice dessiné par Renzo Piano, la Biennale 2017 du Whitney Museum est sur toutes les lèvres : brillante et saisissante. Les œuvres transportent le spectateur sur un terrain à la fois politique et esthétique. Diversité, censure et pouvoir de représentation sont des thèmes centraux de l’événement. Les artistes exposés sont issus d’un large éventail d’horizons en matière de genre, de maturité, d’ethnie et d’origines. Néanmoins, le difficile équilibre atteint ici n’est pas réalisé sans controverse! Un tollé entourant l’œuvre Open Casket de Dana Schutz, un portrait d’Emmett Till à sesfunérailles, bouleverse et divise la communauté artistique. Un scandale ne devrait toutefois rien enlever à la rigueur de l’exposition. Passez la voir pour vous en faire votre propre opinion. De plus, vous pourrez ainsi vous joindre au débat : devrait-on censurer l’art qui dérange et qui choque?

À NE PAS MANQUER DANS LES GALERIES

La série figure, ground de Bill Jacobson — Julie Saul Gallery, 535 West 22nd Street, NY

Photographe primé, Bill Jacobson présente ses nouvelles œuvres à la Julie Saul Gallery. Les images présentent des personnes de dos, regardant un paysage flou. Cette série singulière est une méditation sur nos relations avec les autres, sur le regard et sur la nature. Les tirages en couleur grand format ont une très belle surface mate et une présence sereine et sensuelle. La douceur de la palette révèle de nombreuses variations de tons. Les sujets baignent dans une délicate lumière environnante. Jacobson atteint presque un romantisme visuel dans lequel l’orgueil n’aurait pas sa place et serait remplacé par une exposition fidèle d’humanité.

Bill Jacobson figure, ground, 2017. Gracieuseté de la Julie Saul Gallery.

LE MOIS DE L’HISTOIRE DES FEMMES EST À L’HONNEUR

Pat Lipsky: Stain Paintings 1968 – 1975 — Gerald Peters Contemporary, 24 East 78th Street, NY

Il y a environ 40 ans, Pat Lipsky a pris la décision de mettre de côté certaines contributions du début de sa carrière, sans les montrer et sans les répertoriées. Ses œuvres de la même periode, des années 60 et du début des années 70, l’avait établie comme une grandes coloriste. Peu de femmes ont reçu autant de reconnaissance durant la seconde vague de l’expressionnisme abstrait. De grands musées se sont intéressés à ses œuvres, ce qui a propulsé sa carrière, et on peut facilement deviner pourquoi. Ce printemps,onze de ses premières œuvres, d’abstraction lyrique encore jamais vues font leur apparition sur la scène artistique new-yorkaise. Les toiles brutes couvertes de couleurs flamboyantes éclairent les murs bleus de la galerie. Après toutes ces années, les vagues colorées sont aussi fraîches qu’à leur premier jour. Le geste énergique de la peintre crée des marques spontanées et pleines de vie. La peinture se déplace à toute vitesse sur la toile, l’éclaboussant joyeusement.

Pat Lipsky Glowing, 2017. Gracieuseté de Gerald Peters Contemporary

SUE FERGUSON GUSSOW: Recent Work — FRONT art space, 118 Chambers Street, NY

À 81 ans, Sue Gussow en connaît long sur le dessin. Ses dernières œuvres réaffirment qu’il y a beaucoup à apprendre de ses figurations intérieures. L’exposition réunit 20 de ses dessins au pastel et au fusain réalisés au cours des dernières années, en plus de quelques peintures. Le tracé est ferme; la couleur, appliquée avec économie et intelligence. Les pastels illuminent la surface. Utilisant l’espace comme Degas, les pièces sont esquissées de manière minimaliste, et c’est l’objet qui leur donne leur essence. Gussow dessine d’une façon qui nous rappelle la tradition européenne du XIXe siècle : son regard est sophistiqué et sa main, assurée. La beauté mélancolique de sa robe vide et de ses fleurs fanées témoigne du temps qui passe, des souvenirs de spectacles et de beautés révolues. Mais ses œuvres ne témoignent aucunement d’un dépérissement de son art, bien au contraire.

Sue Gussow Dance Gown, 2013. Gracieuseté de FRONT art space.

KAZUKO MIYAMOTO — Zürcher Gallery, 33 Bleecker Street, NY

Cette exposition, consacrée exclusivement à Kazuko Miyamoto, présente la grande diversité de sa longue pratique artistique. Quelques-unes de ses œuvres saisissantes en fils et de ses expressives constructions organiques, en bois et papier y sont présentées. De nombreux objets et peintures montrent les multiples façons dont elle a inscrit les surfaces et l’espace, notamment par ses performances artistiques. La contribution de Miyamoto est essentielle pour comprendre le rôle dynamique des femmes dans l’art américain d’après-guerre, de même que la diversité de leurs références culturelles. Le travail sophistiqué et intuitif de Miyamoto est remarquablement exprimé dans sa relation à l’espace et à la lumière. Son œuvre est expérimentale et transformative. Elle apporte à l’esthétique post-minimaliste une humanité et une chaleur peu communes.

Kazyko Miyamoto “Lines from semi circle”, 2009. Courtesy of Zürcher gallery.

Texte: Barbara Stehle

Couverture : Larry Bell Pacific Red II. Gracieuseté de la Biennale du Whitney Museum

Un bistro, un bar et une forêt souterraine qui se transforme en boîte de nuit : c’est dans ce cadre atypique et féérique que le Soubois invite tous les amoureux de la bonne chère et de la musique festive à vivre une expérience multisensorielle. Et ce, en plein cœur du centre-ville de Montréal.

 

À peine avons-nous franchi le seuil du restaurant que la projection de l’image d’un lac nous transporte ailleurs. Dans la descente d’escalier habillée de bois, de magnifiques photos de produits du terroir aux couleurs irisées (morille, têtes de violon, fleurs comestibles…) nous plongent résolument dans l’ambiance d’une cabane chic et chaleureuse. Passé la bibliothèque, une porte ouvre judicieusement sur un bar dissimulé. À côté se trouve le « sous-bois ». Aménagées autour d’impressionnants arbres décoratifs dont les feuilles sont simulées par un plafond suspendu, des tables de style scandinave invitent à la détente, comme si l’on se trouvait dans l’une de ces forêts enchantées qui peuplaient nos rêves d’enfant.

Une équipe de choc

Ce concept, Alexandre Brosseau l’a imaginé après avoir effectué un voyage en Finlande. L’homme, qui est propriétaire de l’agence de marketing Speakeasy et qui travaille depuis de nombreuses années dans le milieu de la restauration (Les Enfants Terribles, Velvet Speakeasy, Flyjin), souhaitait « créer un lieu permettant de faire vivre aux gens une expérience multiple, à la fois gastronomique, visuelle et musicale ». Il désirait aussi mettre en valeur nos produits du terroir. Entouré d’une équipe solide composée de Francine Brûlé (Les Enfants Terribles), Guillaume Daly, JP Hadad (Globe), Thomas H. (DJ) et de l’avocat Christopher Karambatsos, il a utilisé l’espace de 8 000 pieds carrés dont il disposait pour ouvrir un élégant bistro du terroir se muant en boîte de nuit branchée le soir.

 

Un menu axé sur les produits d’ici

Inspiré par le terroir canadien, le menu propose une cuisine fraîche et saisonnière. « Chaque plat comprend au moins un élément sauvage, explique le jeune chef Guillaume Daly. Nous travaillons avec divers producteurs locaux afin d’en changer au fil des saisons. » Esturgeon fumé, cerf de Boileau, sumac ou mélèze viennent ainsi rehausser les plats de leur saveur délicieuse et originale. Pour accompagner les repas, la réputée sommelière Élyse Lambert a garni le cellier de 1 800 bouteilles. De plus, l’établissement a fait appel aux meilleurs mixologues de Montréal, Andrew Whibley, Brendon Baxter et Eric Jensen. En plus des repas servis le midi et le soir, le Soubois offre le dimanche un brunch revisitant les classiques avec brio, grâce à la touche créative et tout en finesse de Guillaume Daly.

Des salles en location

Si la forêt souterraine et le bar laissent place le soir à des soirées endiablées (que plusieurs personnalités ont déjà adoptées), ils sont aussi le lieu idéal pour organiser des événements privés ou corporatifs. Plusieurs salles de diverses tailles, pouvant accueillir jusqu’à 35 personnes, sont disponibles.

 

En bref, que ce soit pour un lunch d’affaires ou un souper entre amis suivi d’une soirée festive, le Soubois est sans aucun doute un endroit à découvrir.

 

Formules lunch entre 20 et 30 $.
Brunch le dimanche à partir de 12 h.

 

www.soubois.com

Vincent Chiara a fondé le Groupe Mach en 2000. Spécialisée dans le développement et la location d’espaces à bureaux commerciaux et de locaux industriels, l’entreprise possède aujourd’hui environ 125 immeubles et plusieurs terrains à développer à travers la province. Elle est notamment copropriétaire de la tour de la Bourse, de la tour CIBC et de l’édifice Sunlife à Montréal. LUXE a rencontré cet homme d’affaires accompli afin de prendre le pouls du marché de l’immobilier au Québec.

Votre entreprise a remporté l’an passé le prix Environnement pour son projet Ressource de la Montagne. Dans le cadre de vos affaires, respecter l’environnement est-il toujours une priorité pour vous?

Oui. Nous avons gagné ce prix à deux reprises : l’an dernier avec le projet Ressource de la Montagne et en 2014 avec le 780, Brewster, qui est le premier immeuble multilocataire à avoir reçu la certification LEED. La plupart de nos immeubles de bureaux ont obtenu cette certification ou bien celle du BOMA BEST. L’une de nos priorités est que nos immeubles et nos locataires bénéficient d’un environnement sain et vert.

Vous travaillez depuis plusieurs années à la transformation des anciens ateliers ferroviaires de Pointe-Saint-Charles. Est-ce important pour vous de contribuer à mettre en valeur la richesse historique d’un quartier?

La superficie qu’occupent les ateliers ferroviaires représente pas moins de 25 % du territoire de Pointe-Saint-Charles. À l’époque, le CN était le plus important employeur du quartier. Quand il a cessé ses activités, le site a été abandonné. Les terrains étaient contaminés, donc difficiles à redévelopper. Lors de l’acquisition, nous nous sommes engagés auprès du CN à décontaminer le sol, et auprès de la Ville de Montréal et des citoyens, à revitaliser le secteur par la création d’emplois et la construction de logements. Mille deux cents logements seront construits d’ici cet été. Quant aux espaces de bureaux et industriels, ils sont prêts et seront totalement occupés d’ici la fin de l’été. D’ailleurs, 90 % d’entre eux sont déjà loués. Nous avons conservé toute la façade historique. C’est un très beau projet et nous en sommes fiers.

Votre entreprise s’est taillé une place de choix dans le marché de l’immobilier au Québec. Quelles sont les clés de votre succès?

Notre accomplissement le plus important, c’est la réputation et la crédibilité que nous avons acquises auprès de nos pairs et de nos partenaires d’affaires et financiers, grâce à une équipe d’experts exceptionnelle. Notre entreprise a commencé avec trois employés. Elle en compte aujourd’hui 55.

Quelle est votre vision du marché de l’immobilier au Québec?

Il est bien distinct de celui du reste du Canada, à cause de la situation économique de la province. À Montréal, on peut acheter un immeuble pour une fraction de sa valeur de remplacement, parce que les loyers y sont très bas. Ce n’est pas le cas à Toronto, par exemple, où les loyers sont deux fois plus élevés qu’ici. C’est ce qui explique la faible construction de tours à bureaux au centre-ville. Les dernières datent de 1991, soit celles du 1250 René-Lévesque et du 1000, sur la rue De La Gauchetière Ouest. En ce moment, le marché est favorable aux locataires et non aux propriétaires. Il y a beaucoup plus d’offres que de demandes. Cette situation devrait se régulariser d’ici 18 à 24 mois.

Selon vous, en quoi Montréal est-elle une ville propice à l’investissement immobilier?

Montréal est la septième ville la plus importante en Amérique du Nord pour la population, et la première pour le nombre d’étudiants universitaires. C’est une ville où il y a beaucoup de savoir, grâce aux universités. Le marché a un fort potentiel de croissance puisque les loyers sont très bas et ne peuvent que monter. Mais il faut que nos politiciens soutiennent la croissance si nous voulons avancer. Trop de projets immobiliers d’envergure avortent à cause de la lenteur de la bureaucratie. C’est vraiment dommage. Toronto est devenue la ville des sièges sociaux, mais je crois que Montréal pourrait devenir celle des congrès et trouver une nouvelle vocation. Grâce à la langue française, elle a un charme que les villes américaines n’ont pas. Plusieurs autres industries comme celle du jeu vidéo, de l’informatique ou encore des produits pharmaceutiques se développent très bien ici, mais pourraient le faire davantage. On devrait aussi faciliter l’immigration et la migration des gens qui viennent des régions. À Toronto, 90 % de la croissance provient de l’immigration.

Quels sont les critères requis et les facteurs à considérer pour investir dans un projet immobilier?

Les critères varient selon l’expérience des investisseurs. Depuis 15 ans, beaucoup de personnes se sont tournées vers l’immobilier, car le marché boursier est très fluctuant. Certains secteurs de l’immobilier sont moins à risque et demandent moins de connaissances et de relations, notamment le secteur résidentiel. Gérer des immeubles de 10 à 200 logements n’est pas très compliqué. Souvent, les propriétaires le font eux-mêmes en engageant un concierge. Pour les investisseurs qui ont un réseau et un peu d’expérience, l’achat d’immeubles commerciaux, industriels ou de bureaux présente un risque gérable. Bien entendu, plus un investisseur s’engage dans le développement, plus il doit avoir de l’expertise afin de générer de la valeur.

Comment imaginez-vous Montréal dans dix ans?

Il suffit de vivre ici pour se rendre compte que l’on est choyé. Il n’y a pas beaucoup de métropoles où on peut habiter au centre-ville, même si on gagne moins de 60 000 $ par an. Contrairement à New York, Paris ou Toronto, on peut louer à Montréal un appartement au centre-ville pour 800 $ par mois et manger à un prix convenable dans un restaurant haut de gamme. Cette accessibilité nous permet d’avoir une qualité de vie exceptionnelle et de bénéficier de la paix sociale chez nous  Ce qui manque, c’est une ouverture politique pour créer de la richesse. À Montréal, les gens ont adopté un nouveau style de vie. À l’heure actuelle, il y a une ouverture aux familles qui élèvent leurs enfants dans des condos, ce qui était impensable avant. Il faut que le centre-ville se développe davantage. Dans dix ans, j’espère donc que Montréal jouira de tout le dynamisme qu’elle mérite grâce à plus d’ouverture politique.

 

M. Chiara sera conférencier dans le cadre du Sommet immobilier de Québec qui se tiendra le 25 avril prochain et dans le cadre du Forum du développement immobilier au Québec le 27 septembre prochain.

 

www.groupemach.com

 

Texte : Diane Stehle