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Comme le savent parfaitement toutes les admiratrices (et admirateurs) du style Chanel – ou plus exactement de « l’allure » Chanel – la maison suit une grammaire stylistique rigoureuse dont les éléments de langage ont été très tôt fixés par Gabrielle Chanel. Parmi ceux-ci, outre le noir et le blanc, le fameux beige Chanel, la marinière, le tailleur, le tweed, le matelassé, la perle, le lion, le camélia… on répertorie également la chaîne, le galon ou encore le bouton.

 

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Un bijou fonctionnel

Oui, le bouton. Un simple détail? Non, bien plus important que ça! Le bouton Chanel est non seulement un objet précieux, un petit bijou finement et artistiquement travaillé, mais aussi toujours rigoureusement fonctionnel, selon la stricte règle grammaticale édictée par Mademoiselle elle-même : « Pas de bouton sans boutonnière. » « Gabrielle Chanel a ainsi donné au bouton une noblesse sans pareil », explique Arnaud Chastaingt, directeur du studio de Création de l’Horlogerie de Chanel. « Elle a magnifié un objet ordinaire et anodin qu’elle a élevé au rang de bijou. C’était pour elle un support de création à part entière mais qui se devait impérativement de préserver sa fonction. »

 

L’exceptionnelle richesse des boutons Chanel créés au cours des décennies a même suscité nombre de vocations de collectionneurs. Il faut dire que leur réalisation a été très tôt confiée à un artisan d’art talentueux, Georges Desrues, créateur en 1929 de la maison qui porte son nom, devenu fournisseur privilégié de Chanel dès 1965. Chaque jour, ce sont près de 4 000 boutons (chacun nécessitant au moins une dizaine d’opérations) qui sont moulés, sculptés, ciselés, polis, teintés, nacrés, émaillés dans ces ateliers qui combinent technologies modernes et artisanat. Soit une vingtaine de métiers d’art que Chanel a su préserver précieusement en reprenant la Maison Desrues en 1984. « Un outil unique dans l’univers du prêt-à-porter de luxe », affirme Stéphane Berthélémy, son directeur opérationnel.

 

Mademoiselle Privé Bouton Ganse de diamants

Mademoiselle Privé Bouton Ganse de diamants. Édition numérotée et limitée à 5 pièces. Bouton en or jaune 18 carats orné d’une demi-perle de culture Australienne blanche (15 mm). Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette rigide en or blanc 18 carats recouverte d’un revêtement noir avec une ganse en or jaune 18 carats sertie de 316 diamants taille brillant (~3,89 carats). Mouvement quartz de haute précision.

Mademoiselle Privé Bouton Perle

Mademoiselle Privé Bouton Perle. Bouton en or jaune 18 carats orné d’une demi-perle de culture Australienne blanche (15 mm). Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette en tweed couleur noir et or, gansée de cuir de veau couleur or avec doublure cuir de veau noir. Mouvement quartz de haute précision.

L’heure couture

« La création d’une montre « bouton » était pour moi une de ces obsessions créatives qui ne vous lâchent pas tant elle vous semble évidente », affirme Arnaud Chastaingt. « J’ai rêvé du bouton comme garde-temps. » Un rêve d’autant plus « libre » que, comme il le répète avec raison, « né de la couture, Chanel s’est invité sans permission il y a 30 ans dans le cercle fermé de l’horlogerie ». Un univers alors stylistiquement classique et fortement segmenté dans lequel Chanel est parvenu à énoncer avec succès sa propre grammaire, à commencer par imposer le blanc et le noir, puis en passant en revue tous ses codes, transposés en horlogerie.

 

Un bouton comme garde-temps? Une montre née de la couture? Une évidence? Obsédé par sa recherche, Arnaud Chastaingt a pensé « découdre la manche d’une veste pour n’en garder que le revers et la boutonnière ». De là, l’architecture du bracelet est née : une souple manchette de tweed sertie dans une fine ganse de cuir mordoré qui s’enroule autour du poignet et se ferme… par un bouton. Un bouton fonctionnel, comme la règle le veut, qui non seulement « a sa boutonnière » mais aussi recouvre et dissimule une montre. « Le style d’abord, le temps après, si on le souhaite ou pas », résume Arnaud Chastaingt.

« La création d’une montre « bouton » était pour moi une de ces obsessions créatives qui ne vous lâchent pas tant elle vous semble évidente. » – Arnaud Chastaingt, directeur du studio de Création de l’Horlogerie de Chanel

 

Mademoiselle Privé Bouton décor Lion

Mademoiselle Privé Bouton décor Lion. Édition limitée à 55 pièces. Bouton en or jaune 18 carats orné d’un motif lion en or sculpté. Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette en tweed couleur noir et or, gansée de cuir de veau couleur or avec doublure cuir de veau noir. Mouvement quartz de haute précision.

 

Mademoiselle Privé Bouton décor Camélia

Mademoiselle Privé Bouton décor Camélia. Édition limitée à 55 pièces. Bouton en or jaune 18 carats orné d’un motif camélia entièrement serti de 50 diamants taille brillant (~0,38 carat) et d’un diamant taille brillant (~0,5 carat). Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette en tweed couleur noir et or, gansée de cuir de veau couleur or avec doublure cuir de veau noir. Mouvement quartz de haute précision.

Richesse créative

Cette architecture nouvelle d’un bracelet et d’un bouton garde-temps ouvre des champs créatifs considérables. Le bouton précieux – et au cours de son histoire Chanel en a créé d’innombrables modèles – se prête à tant de déclinaisons possibles que la liste pourrait en être sans fin. La montre Mademoiselle Privé Bouton n’est donc pas née unique. D’emblée elle s’ouvre sur une collection de boutons d’or jaune et de diamants, de perle, d’agate. On y retrouve le lion, le camélia, la croix byzantine. Le profil iconique de Mademoiselle Chanel est sculpté en bas-relief sur une agate nicolo bicolore. En 2021, le profil de Gabrielle Chanel est gravé sur un bouton d’or jaune sur manchette en cuir noir avec motif matelassé gansée de cuir de veau doré.

 

Mademoiselle Privé Bouton décor Byzantin

Mademoiselle Privé Bouton décor Byzantin. Édition numérotée et limitée à 5 pièces. Bouton en or jaune 18 carats orné d’un motif byzantin serti d’un diamant taille coussin (~1,5 carat), 4 diamants taille coussin (~2 carats), 4 diamants taille poire (~0,65 carat) et 8 diamants taille brillant (~0,24 carat). Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette en tweed couleur noir et or, gansée de cuir de veau couleur or avec doublure cuir de veau noir. Mouvement quartz de haute précision.

 

Mademoiselle Privé Bouton Camée

Mademoiselle Privé Bouton Camée. Édition numérotée et limitée à 5 pièces. Bouton en or jaune 18 carats orné d’un camée en agate nicolo représentant le profil de Gabrielle Chanel. Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette en tweed couleur noir et or, gansée de cuir de veau couleur or avec doublure cuir de veau noir. Mouvement quartz de haute précision.

 

Nouveauté 2021
Mademoiselle Privé Bouton décor Gabrielle

Nouveauté 2021 – Mademoiselle Privé Bouton décor Gabrielle. Édition limitée à 55 pièces. Bouton en or jaune 18 carats orné d’un décor représentant le profil de Gabrielle Chanel. Corde extérieure sertie de 52 diamants taille brillant (~0.46 carat). Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0.52 carat). Manchette en cuir noir matelassé gansée de cuir doré. Mouvement quartz de haute précision.

Mademoiselle Privé

La montre Bouton est la dernière à prendre place dans la collection Mademoiselle Privé (dont le nom provient de l’avertissement qui figurait sur la porte de l’atelier de Gabrielle Chanel). Comme la définit Arnaud Chastaingt, Mademoiselle Privé est « la facette la plus intime de la haute horlogerie Chanel. La plus féminine. Peut-être la plus confidentielle ». Écrin des Métiers d’Art, la collection Mademoiselle Privé, apparue en 2012, renferme certaines des plus belles et précieuses créations de l’horlogerie Chanel. Que l’on pense par exemple aux premières montres Mademoiselle Privé, inspirées des panneaux de Coromandel, merveilleusement reproduits en émail par Anita Porchet. Camélia sculpté dans la nacre ou squeletté et diamanté, joaillerie de pétales sur fond d’émail, marqueterie de nacre, onyx et or sculpté, labyrinthes de diamant, camélia tournant ou en fil d’or et perles fines, comète tournante, cadrans aventurine… La montre Mademoiselle Privé Bouton vient prendre place parmi toutes ces réalisations.

 

A coup sûr, elle marquera de sa forte empreinte l’horlogerie Chanel. Elle lui appartient pleinement car elle en est une incarnation stylistique d’une totale cohérence. Et d’une légitimité absolue. À qui d’autre pourrait-elle appartenir, avec son tweed, sa boutonnière, son bouton et ses symboles? Arnaud Chastaingt ne dit rien d’autre quand il avance que oui, la montre Bouton « est une curiosité, une création décomplexée dans l’univers de l’horlogerie mais une évidence dans l’univers Chanel ». Une évidence aussi pour toutes les admiratrices de Mademoiselle Chanel.

 

Mademoiselle Privé est « la facette la plus intime de la haute horlogerie Chanel. La plus féminine. Peut-être la plus confidentielle ». – Arnaud Chastaingt, directeur du studio de Création de l’Horlogerie de Chanel

 

Mademoiselle Privé Bouton serti neige. Pièce unique. Bouton en or jaune 18 carats orné d’un motif byzantin serti d’un diamant taille coussin (~1,5 carat), 4 diamants taille coussin (~2 carats), 4 diamants taille poire (~0,65 carat) et 8 diamants taille brillant (total ~0,24 carat). Corde extérieure en or jaune 18 carats sertie de 52 diamants taille brillant (~0,46 carat) et corde intérieure en or jaune 18 carats. Cadran en or blanc 18 carats serti de 142 diamants taille brillant (~0,52 carat). Aiguilles polies finition dorée. Manchette rigide en or blanc 18 carats sertie neige avec 1963 diamants taille brillant (~39,88 carats) avec une ganse en or jaune 18 carats sertie de 316 diamants taille brillant (~4 carats). Mouvement quartz de haute précision.

 

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Texte : Pierre Maillard

Souvent comparée au célèbre peintre Jean-Paul Riopelle, Chantal Malek crée des tableaux avec son propre langage visuel qui définit son style unique. L’artiste s’exprime par des nuances lumineuses, des coloris vibrants et un mouvement spontané dans l’ensemble de ses toiles. Chantal Malek nous transporte dans son univers où se mélangent les couleurs, les textures et les paysages abstraits. Après plusieurs années à exposer dans diverses galeries au Québec, la peintre reconnue et entrepreneure s’est établie à Saint-Sauveur. La Galerie Céleste qu’elle a créée il y a plus de 20 ans y a aujourd’hui pignon sur rue. Celle-ci se veut un endroit chaleureux où plusieurs œuvres d’art et une grande palette d’artistes se côtoient sous un même toit.

 

L’aboutissement d’une toile, l’aboutissement d’une vision

Dans un monde où tout est numérique et en perpétuelle évolution, l’art abstrait arrive comme un vent d’air frais. C’est ce que Chantal Malek tente de nous faire ressentir avec son coup de spatule renommé. Fonds marins, scènes boisées : ses toiles dessinent des paysages abstraits qui permettent au spectateur de laisser libre cours à son imagination. Ce mouvement unique offre aux amateurs d’art un tremplin vers l’imaginaire, leur permettant de créer leur propre histoire en contemplant les tableaux de l’artiste.

 

La Galerie Céleste

Chantal Malek expose ses œuvres depuis trente ans au Canada et à l’étranger. Ses toiles ont voyagé à travers le Québec avant d’être exposées en permanence à Saint-Sauveur depuis 2010. D’une superficie de 1 500 pieds carrés, la Galerie Céleste se mesure à des expositions reconnues en Europe et en Amérique. L’endroit porte bien son nom, car la douceur et la beauté de l’environnement créent une expérience incontournable pour les adeptes d’art qui se déplacent pour y rencontrer l’artiste.

 

 

La propriétaire Chantal Malek manie la spatule et son talent d’entrepreneure d’une main de maître. Elle combine ses deux passions depuis plusieurs décennies. « C’est un plaisir de créer, mais aussi de gérer ma propre galerie. Je m’amuse au quotidien. Mon secret? Avoir un processus créatif structuré. » Pour Chantal Malek, rien n’est plus satisfaisant que de rencontrer les visiteurs et futurs acheteurs : « J’aime voir ce que les gens ressentent lorsqu’ils achètent mes tableaux! ».

 

Un art qui voyage 

Au cours des dernières années, Chantal Malek a fait la page couverture de plusieurs magazines d’art. Ses tableaux sont recherchés par des collectionneurs qui apprécient l’art abstrait et semi-figuratif. De l’Angleterre au Liban en passant par les Amériques, la demande pour ses œuvres est en constante croissance au sein du cercle très prisé que représente le marché de l’art. De plus, la peintre expose à l’année à la Galerie Les Plumes de Beyrouth au Liban et à la galerie Anna’s Art Gallery dans les Caraïbes. Une fierté pour l’artiste québécoise qui regarde son art avec humilité.

 

Après s’être illustrée internationalement et s’être taillé une place de choix au sein de la communauté artistique, et avec une galerie aujourd’hui bien établie, l’artiste Chantal Malek observe l’avenir avec sérénité. Reprise d’expositions à New York en 2022, découverte d’artistes émergents et fabuleuses rencontres à la galerie, tel est le souhait de Chantal Malek :« Continuer de parler d’art et d’observer des œuvres, un bonheur pour les yeux! ».

 

 

Galerie Céleste

285, rue Principale, Saint-Sauveur, QC J0R 1R0, Canada

Téléphone : 450-227-0333

www.galeriedartceleste.com

 

Texte : Pascale-Lou Angelillo

Photos : © Angeliki Argyrakos et de l’artiste

Le nouveau quantième perpétuel 5236P de Patek Philippe se démarque par une élégance et une lisibilité exceptionnelles grâce à son affichage Jour – Date – Mois en ligne dans un unique guichet. Comment les horlogers innovants de Patek Philippe ont-ils procédé pour créer un nouveau mouvement automatique qui permette cette parfaite sobriété de l’affichage?

 

En collaboration avec Europa Star

 

Concevoir un Quantième Perpétuel est un des grands idéaux de l’horlogerie. Car, comme l’indique son nom de « perpétuel », il s’agit là de répliquer mécaniquement « la grande horloge céleste » qui régit imperturbablement le temps. Compter et afficher avec exactitude, sans relâche ni intervention, le temps horaire et celui du calendrier grâce à un jeu mécanique de rouages, quel plus bel accomplissement d’horloger! Le philosophe français Voltaire ne nommait-il pas Dieu lui-même le « Grand Horloger ».

 

La plupart d’entre nous vivent aujourd’hui, et ce depuis 1582, sous les divisions de l’année instituées par le Calendrier dit « Grégorien », du nom du pape Grégoire XIII. Comme le disait l’astronome Kepler, il s’agissait alors de « se mettre en accord avec le soleil », car le précédent calendrier dit « Julien » avait pris 12,7 jours de retard sur l’horloge solaire (aujourd’hui, on en serait à 13 jours de différence). Cette année-là, le 4 octobre 1582 fut donc immédiatement suivi du 15 octobre 1582. Depuis lors, notre calendrier s’est rapproché de l’exactitude solaire mais pour rester dans la course il faut toujours que ce calendrier Grégorien jongle avec les années bissextiles en ajoutant un jour à février tous les 4 ans, sans oublier de les sauter tous les débuts de siècles sauf tous les 400 ans… De quoi donner à l’horloger du grain à moudre sous forme de calculs astronomiques à transformer en jeux de forces mécaniques.

 

Cet art horloger emblématique, dont la maîtrise remonte à la fin du 18e, Patek Philippe le possède depuis longtemps, comme en attestent nombre de montres de poche issues de la manufacture. Et la maison peut d’ailleurs s’enorgueillir d’avoir sorti en 1925 la première montre-bracelet à Quantième Perpétuel.

 

Le nouveau quantième perpétuel 5236P de Patek Philippe, d’une élégance et d’une lisibilité exceptionnelles grâce à son affichage Jour – Date – Mois en ligne dans un unique guichet.

« Ce qui se pense bien se lit bien »

Une des qualités majeures d’un Quantième Perpétuel est la clarté et la lisibilité de ses indications horaires et calendaires, souvent complétées par celle des phases lunaires. Au cours des années, Patek Philippe a présenté une variété d’affichages : à aiguilles, sur des cadrans auxiliaires (modèles équipés du calibre 240 Q), ou à double guichet jour / mois et cadran auxiliaire mêlant quantième à aiguille et guichet des phases de lune (modèles équipés du calibre 324 SQ). Voire encore à affichage de la date par aiguille rétrograde et du jour et du mois par guichets (modèles équipés du calibre 324 SQR).

 

Un autre système d’affichage existait mais exclusivement dans quelques montres de poche et n’avait encore jamais été mis en œuvre dans une montre-bracelet. Dit « à l’américaine », il affiche dans un seul guichet panoramique date – jour – mois alignés côte à côte, en ligne à 12 h. Parmi celles-ci, une montre de poche de 1972, exposée au Patek Philippe Museum de Genève (N° P-1450), a particulièrement retenu l’attention des concepteurs de Patek Philippe. Les trois indications ainsi disposées en ligne à 12 h, surplombant une phase de lune en guichet autour de laquelle court une petite seconde, expriment géométriquement et graphiquement au mieux l’essence horlogère d’un Quantième Perpétuel : un affichage sobre, précis, complet, lisible d’un coup d’œil. Mais parvenir à transposer un tel type d’affichage dans une montre-bracelet a entraîné nombre de défis techniques.

 

La montre de poche du Musée Patek Philippe Référence 725/4 de 1972 d’où provient l’inspiration du nouveau Quantième Perpétuel.

Quatre disques en mode perpétuel

Comme nous l’avons dit, la lisibilité est le graal de la petite machine cosmologique qu’est un Quantième Perpétuel. Pour que celle-ci soit optimale malgré l’espace minimal en diamètre et en épaisseur offert par une montre-bracelet, les concepteurs ont développé un système novateur composé de quatre disques distincts, un pour le mois, un pour le jour mais deux pour la date, soit un pour les dizaines et l’autre pour les unités. Il s’agissait ainsi de donner aux chiffres et aux indications la plus grande taille possible, tout en assurant le maximum de fiabilité du système sur le long terme. Et ce conformément aux exigences du Poinçon Patek Philippe.

 

Pour limiter l’épaisseur totale du calibre, le mécanisme de quantième perpétuel prend la forme d’un module additionnel placé sur une platine conçue à cet effet. Le dispositif des quatre disques a exigé à lui seul l’ajout de 118 composants par rapport à un affichage classique. Et pour que toutes les indications apparaissent sur un seul et même plan, sans aucune superposition, les concepteurs et constructeurs de Patek Philippe ont mis au point un système d’affichage composé de deux minuscules « doubles roulements à billes coplanaires » pour lequel un brevet a été déposé.

 

Mais deux autres brevets essentiels ont également été déposés à cette occasion. L’un concerne un mécanisme de passage du 31 au 01 qui permet à l’unité (le 1) de rester en place lors du passage du 31 au 1er du mois suivant, grâce à une astucieuse étoile de 31 dents sur la- quelle ont été enlevées deux dents. L’autre brevet concerne un mécanisme antichoc qui renforce la sécurité de l’affichage de la date, la parfaite synchronisation entre ses deux disques et empêche tout saut fortuit en cas de choc ou lors d’une correction. Un point loin d’être mineur car si l’unité se décalait de la dizaine, la seule solution serait de devoir rapporter la montre à l’horloger!

 

S’effectuant non par saut instantané mais de manière traînante, ces indications calendaires (dans l’ordre : Jour, Date, Mois) sont complétées par deux petits guichets ronds, l’un pour le cycle des années bissextiles (à 4 h) et l’autre pour une indication jour/nuit (à 8 h). Deux affichages très utiles notamment pour le réglage du calendrier qui s’effectue très simplement via trois correcteurs logés dans le flanc du boîtier. Un quatrième correcteur concerne l’indication des phases de lune qui s’affichent avec une extrême précision dans un guichet au centre de la petite seconde, placée à 6 h.

 

Les quatre disques montés sur roulement à billes assurent la synchronisation et la parfaite présentation en ligne du Jour, de la Date et du Mois. Une très complexe petite machine cosmologique.

Optimisation énergétique

Ce module est entraîné par le nouveau calibre 31-260 QL (pour Quantième Perpétuel en ligne), basé sur un calibre précédent (le 31 – 260 REG QA) lancé en 2011 dans le Régulateur à Quantième Annuel référence 5235. C’est un mouvement automatique d’une grande finesse, obtenue notamment grâce à son mini-rotor excentré. Mais pour que ce mouvement parvienne à entraîner un quantième perpétuel qui, par nature, est énergivore, les concepteurs y ont intégré les dernières avancées techniques développées par la manufacture. Ils sont ainsi parvenus à augmenter le couple du barillet de 20 % et à renforcer le pouvoir remontant du mini-rotor, en le réalisant en platine dont la masse est supérieure à celle de l’or 22 carat utilisé auparavant. Cette optimisation énergétique est encore renforcée par l’empierrement des multiples rouages qui entraînent les disques du Quantième logés dans le module.

 

Par ailleurs, ce nouveau calibre 31-260 QL, doté d’un spiral breveté Spiromax® en Silinvar®, est également équipé d’une roue de réduction qui limite l’usure en débrayant le remontage automatique lorsque l’on remonte la montre à la main (une innovation brevetée par Patek Philippe en 2019).

 

Enfin, l’esthétique de ce mouvement a été redessinée en y créant deux ponts distincts, pour l’échappement et la seconde. Une architecture qui complique la vie des horlogers mais qui offre à l’amateur une vue imprenable sur l’architecture et les finitions de ce beau mouvement, visible à travers le fond en saphir qui le protège.

Un Perpétuel qui se veut intemporel

À Quantième Perpétuel, esthétique intemporelle! C’est ce qu’expriment avec évidence le visage et le boîtier de la nouvelle référence 5236P-001. Une architecture épurée, un cadran dépouillé, un boîtier en platine d’une grande sobriété, aux dimensions parfaitement équilibrées (41,3 mm de diamètre), sont au service d’un garde-temps destiné à indiquer imperturbablement le calendrier années, décennies, siècles durant. Encadré par une carrure décorée en satiné vertical surmontée d’une lunette en biseau aux finitions polies, le cadran laqué bleu joue finement de la lumière entre son très fin satinage vertical et son subtil dégradé de noir concentrique partant de la périphérie vers le centre de la montre. Les trois affichages perpétuels en ligne, bleu sur fond blanc, s’y détachent en toute évidence.

 

La grande minuterie « chemin de fer » et l’échelle de la petite seconde à 6 h qui encercle la lune de précision apportent leur nécessaire touche de technicité, indiquée par des aiguilles type bâton en or gris qui pointent sur de fins index. Monté sur des attaches légèrement inclinées dans l’angle de la lunette biseautée, le confortable bracelet en alligator bleu marine s’adapte au gré de sa boucle déployante en platine. Paré pour prendre perpétuité.

 

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Texte : Pierre Maillard

Chaque année, l’Exposition universelle attire des foules désireuses de découvrir la fine pointe de la technologie, de l’innovation, de la culture et de la conception à l’échelle mondiale. Les Émirats arabes unis accueilleront la plus récente édition de l’événement, une tradition vieille de 170 ans, au Al Wasl Plaza, un lieu qui offre la ville extravagante et ultramoderne de Dubaï en toile de fond. Expo 2020 Dubaï, dont les portes seront ouvertes du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022, a l’honneur d’être la toute première Expo dans la région du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie du Sud. Alors que des exposants des quatre coins du monde se réunissent, LUXE tourne son regard vers cette vibrante mosaïque artistique qui incite les visiteurs à abandonner leurs sens aux images et aux sons présentés par les esprits les plus créatifs de notre époque.

 

L’architecture au centre d’un lieu à couper le souffle

L’Al Wasl Plaza est une œuvre d’art en soi. Au centre du lieu de présentation se trouve son « cœur battant » : l’Al Wasl Dome. Conçu par la firme Adrian Smith + Gordon Gill Architecture, située à Chicago et à Beijing, le dôme éblouit tout simplement par son ampleur et l’étalage de prouesses d’ingénierie. Comme de la dentelle, le treillis composé de cercles et d’arches entrecroisés laisse passer astucieusement les rayons du soleil et de la lune pour former le plus grand écran de projection au monde. Sa superficie est supérieure à celle de quatre terrains de football. L’expérience immersive à 360 degrés s’anime grâce à 252 projecteurs laser qui offrent une résolution 4K éblouissante.  

 

Le dôme est entouré de plus de 90 pavillons qui abritent les partenaires de l’Expo, les organisations en vedette et des installations thématiques. Il est d’autant plus impressionnant que tous les pays participants disposent de leur propre pavillon personnalisé, une première dans l’histoire de l’événement. Ils ont donc l’occasion de faire valoir les éléments uniques de leur héritage culturel et esthétique ainsi que l’architecture innovante de leur pavillon. Par exemple, le pavillon de Bahreïn se veut une exploration des possibilités offertes par la densité tout en démontrant sa résilience dans les domaines du commerce, de l’entrepreneuriat et de l’innovation, malgré un petit territoire géographique densément peuplé. Le revêtement extérieur bosselé de son bâtiment cubique est transpercé par de longues tiges formant, à l’intérieur, une structure qui s’étend du plancher au plafond et d’un mur à l’autre et qui rappelle une toile d’araignée. Le visiteur doit ainsi réfléchir à de nouvelles façons de parcourir l’espace. Le bruit des stations de tissage accentue l’effet du bâtiment et donne un aperçu du rôle que joue la densité dans la fabrication locale de tissus.

 

© Tourisme Dubaï

© Tourisme Dubaï

ŒUVRE d’art public : un mariage entre esthétisme et fonctionnalité

Contrairement à la philosophie « Regardez sans toucher » de nombreuses galeries d’art contemporaines, les visiteurs sont appelés, dans cette exposition annuelle, à interagir avec un grand nombre d’œuvres d’art.

 

L’architecte britannique Asif Khan et la typographe arabe d’Amsterdam Lara Captan ont transposé des textes calligraphiques arabes dans une série poétique de 50 bancs sur lesquels les visiteurs peuvent se reposer et s’adonner à la contemplation. Rien n’a été laissé au hasard, du choix de mots aux matériaux sélectionnés, en passant par le positionnement des bancs et les émotions qu’ils suscitent. Les créateurs ont demandé au public de leur transmettre des mots associés aux Émirats arabes unis et aux piliers thématiques de l’Expo, soit l’opportunité, la mobilité et la durabilité. Les mots choisis ont été représentés sous forme de sculptures tridimensionnelles spectaculaires qui suivent les courbes et le mouvement de l’écriture arabe pour inciter les gens à s’asseoir droit, à s’étendre ou à adopter une position dynamique qui facilite le dialogue. Les bancs calligraphiques sont répartis sur l’ensemble du lieu d’exposition de façon à ce que le sens des mots corresponde au thème de son emplacement précis dans l’Expo.

 

Même la livraison d’eau douce a été pensée par des artistes contemporains pour l’Expo 2020. Grâce à l’Expo 2020 et Art Jameel, les visiteurs peuvent ainsi découvrir les sabeels, des fontaines à boire traditionnelles, d’une nouvelle façon rafraîchissante. Le geste simple de s’hydrater est ainsi l’occasion de réfléchir à la culture traditionnelle et à la conception contemporaine. C’est le sens de l’hospitalité des Émirats arabes unis qui est mis en valeur lorsqu’un passant s’arrête pour étancher sa soif. 

 

Les fontaines sont basées sur des concepts inspirants choisis par le jury d’un concours de conception. L’agence Architecture + Other Things située aux Émirats arabes unis a créé Water in the Green, une ode à la durabilité, tandis que le projet Nahel du duo Faissal El-Malak et Alia Bin se veut une représentation de la relation entre les humains, la nature et la technologie. Deux autres sabeels ont été conçues par des artistes invités : Letter to Water par Nasir Nasrallah et The Well par Dana Awartani.

 

Les aires communes accueillent 11 installations d’art public commandées à des artistes contemporains qui ont uni leurs forces pour bâtir un chemin reflétant les idées et les principes du Traité d’optique rédigé au 11e siècle par le mathématicien et astronome arabe Ibn al Haytham. Le projet d’art public a été réalisé sous la direction de Tarek Abou El Fetouh. Les œuvres d’art feront partie du paysage urbain de Dubaï de façon permanente.

 

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UNE EXPÉRIENCE IMMERSIVE

L’exposition demande de regarder, d’écouter, mais surtout d’interagir. C’est l’occasion de tisser des relations et de transmettre des connaissances collectives par la participation active dans les arts. Le dialogue est ouvert et les idées sont partagées.

 

La narration est une méthode particulièrement efficace de créer une osmose culturelle; c’est pourquoi elle occupe une place importante dans la programmation. La narration empreinte de dignité, la narration dans les environnements immersifs et la narration illustrée en direct sont des exemples d’événements célébrant la tradition orale et les arts littéraires qui sont proposés.

 

Les métiers artisanaux sont mis en valeur dans de nombreux ateliers et activités, comme la plateforme de conception MENASA qui vise à présenter le savoir-faire traditionnel et le folklore émiriens au public. La décoration de carreaux de céramique, le dessin au fusain inspiré des œuvres de Brancusi et l’art pour promouvoir la paix sont des exemples d’activités pratiques offertes.

 

Des causeries sur les initiatives d’art et de culture au mur d’art numérique, en passant par l’exposition d’art du Vietnam et un sommet sur l’avenir de la création, les possibilités de participer activement et de discuter des effets de l’art sont innombrables.

 

 

© Tourisme Dubaï

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Texte : Jennifer Laoun-Rubenstein

Photo couverture : © Shutterstock