Centraide du Grand Montréal – Lutter contre la pauvreté et l’exclusion
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Au Québec, 15 % de la population vit avec de faibles revenus, comparativement à 21 % sur l’île de Montréal. Certains quartiers comme Côte-des-Neiges, Peter McGill et Parc-Extension sont particulièrement touchés par la pauvreté, mais même Le Plateau-Mont-Royal n’y échappe pas. Pour améliorer cette situation, l’organisme Centraide du Grand Montréal a mis en place diverses stratégies. Sa présidente et directrice générale, Lili-Anna Pereša, nous en dit plus.
« Une personne sur six est en difficulté dans le Grand Montréal », déclare d’emblée Lili-Anna Pereša, à la tête de Centraide du Grand Montréal depuis 2013. « Et pourtant, Montréal arrive en deuxième position dans le classement des villes où la qualité de vie est la meilleure en Amérique du Nord. » Ce paradoxe, l’ingénieure de formation l’explique par l’excellente cohésion sociale dont fait preuve la métropole, malgré cette situation alarmante. « La solidarité et l’entraide sont deux notions primordiales pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion. C’est pourquoi notre organisation s’appuie sur un réseau de 350 organismes ancrés dans la communauté qui agissent, avec l’aide de 57 000 bénévoles, directement auprès des citoyens des divers quartiers, des villages et des villes du Grand Montréal. »
Sur le terrain, il n’existe pas de solution miracle. « Il faut attaquer la pauvreté sous tous ses angles et de manière intégrée. Notre approche couvre quatre champs d’action : soutenir la réussite des jeunes, assurer l’essentiel (un logement convenable et la sécurité alimentaire), briser l’isolement social et, enfin, bâtir des milieux de vie rassembleurs », explique celle qui s’est vue décerner le titre de chevalière de l’Ordre national du Québec en 2018.
Favoriser la réussite des jeunes
Mais surtout, pour briser le cycle de la pauvreté, il faut intervenir le plus tôt possible dans la vie des enfants. Centraide du Grand Montréal soutient ainsi des programmes destinés aux tout-petits afin de favoriser leur développement et d’accompagner les parents, ainsi que des services d’aide aux devoirs au primaire et au secondaire. « Nous veillons aussi à ce que les jeunes décrocheurs puissent être de nouveau scolarisés. À Montréal, 16 % des élèves décrochent avant d’avoir obtenu un premier diplôme, mais, dans certains quartiers, ce chiffre monte à 30 %. Or, on sait que chaque jeune qui obtient son diplôme d’études secondaires aura de meilleures conditions de vie. En ce sens, le taux de diplomation est un puissant indicateur de la situation chez les jeunes. Ces dernières années, nous avons investi énormément afin qu’il augmente, et nos efforts ont porté fruit puisqu’il a fait un bond de 20 % entre 2009 et 2017 », précise Lili-Anna Pereša.
Des tables de quartiers au rôle important
Depuis 2006, Centraide, en partenariat avec la Direction régionale de santé publique (DSP) et la Ville de Montréal, appuie les tables de quartiers. Rassemblant divers acteurs locaux (organismes communautaires, écoles, CLSC, police, association des commerçants…), celles-ci répondent à de multiples problématiques. « Dans le quartier Saint-Michel, le taux de diplomation était préoccupant. L’une des raisons pour lesquelles les jeunes n’allaient pas à l’école tenait notamment au fait qu’ils devaient prendre trois autobus pour s’y rendre. Des démarches ont été entreprises auprès de la STM pour mettre en place un circuit d’autobus plus rapide. Aujourd’hui, il faut 45 minutes pour aller à l’école contre une heure et demie auparavant, ce qui permet aux ados de se lever plus tard! »
Une campagne réussie
Chaque année, Centraide organise une campagne annuelle qui a lieu entre les mois de septembre et de décembre. Mille deux cents entreprises, organisations et syndicats y contribuent par un don et par une campagne auprès de leurs employés. « L’édition 2018, coprésidée par Marie Josée Lamothe, présidente de Tandem International, et Stephen Bronfman, président exécutif de Claridge, a permis de remporter 57,5 millions de dollars, soit un million et demi de plus que l’an dernier », déclare fièrement Lili-Anna Pereša. Elle ajoute : « Pour la campagne 2019, ce sont Éric Martel, président-directeur général d’Hydro-Québec, et Andrew Lutfy, président-directeur général du Groupe Dynamite et de Carbonleo, qui sont nos nouveaux coprésidents, une belle succession. »
Convaincue que « s’il y a un organisme qui peut changer les choses en termes de développement social et d’égalité, c’est bien Centraide », Lili-Anna Pereša aime souligner la qualité des personnes qui travaillent sur le terrain auprès des plus vulnérables. « Ces personnes font un travail exceptionnel. Et le Grand Montréal est tellement extraordinaire, ne soyons jamais indifférents aux besoins des plus vulnérables. Agissons tous ensemble, ici, avec cœur! », conclut-elle.
Pour en savoir plus ou faire un don : www.centraide-mtl.org
Quelques chiffres qui en disent long
- Centraide du Grand Montréal :
plus de 350 organismes et 57 000 bénévoles - Personnes à faible revenu
Sur l’île de Montréal : 403 860 (21,3 % de la population)
À Laval : 46 460 (11,3 % de la population)
Sur la Rive-Sud : 87 030 (10,3 % de la population)
Texte : Diane Stehle
Photos : © Centraide du Grand Montréal