Propriétaire et éditrice du magazine LUXE, Samia El nous explique pourquoi elle a choisi de consacrer tout un numéro à la créativité. Elle nous livre du même coup sa vision à long terme pour le magazine, ainsi que les objectifs qu’elle souhaite atteindre.
Pourquoi avoir choisi de consacrer ce numéro à l’art et à la créativité à Montréal?
Pour moi, le luxe se définit avant tout par l’art, le talent et la créativité. Nous avons beaucoup de chance d’avoir, au Québec, une quantité de gens passionnés et créatifs, qu’ils soient entrepreneurs, artistes ou artisans. Tous contribuent à mettre en valeur ce que nous sommes et les produits et services d’excellence dont nous disposons.
Le magazine a désormais un site internet dynamique. Faut-il aujourd’hui faire preuve de créativité et multiplier les supports pour évoluer dans le secteur des médias?
Tout à fait! La technologie évolue sans cesse. Les magazines doivent s’adapter pour continuer d’être lus. Les gens lisent de plus en plus à partir de leurs téléphones mobiles et de leurs tablettes; ils naviguent sur les réseaux sociaux et aiment accéder rapidement à l’information. Investir dans une version en ligne pour nos lecteurs, mais aussi pour nos clients et partenaires publicitaires, devenait donc important pour nous. De plus, contrairement à un média conventionnel, notre force repose sur l’utilisation de tous les supports médiatiques, que ce soit sur le Web, sur les réseaux sociaux, ou lors d’événements réunissant les communautés d’affaires. Cette présence multiplateforme offre une valeur ajoutée à nos membres.
L’UNICEF figure parmi vos partenaires. En quoi cette collaboration est-elle importante pour vous?
Avec le temps, le magazine connaît une plus grande notoriété, nous donnant accès à un vaste réseau de gens d’affaires. Nous souhaitons donc nous associer chaque année à une fondation a n de lui donner une plus grande visibilité. Pour moi, toutes les causes sont bonnes et les entreprises doivent s’impliquer pour leur venir en aide. Imaginez l’impact sur notre société si chaque entreprise décidait demain de s’associer à une fondation et demandait à ses employés de lui verser une fraction de leur salaire! Nous contribuerions collectivement à faire avancer les choses. Donner pour aider devrait faire partie de la philosophie de chacun. Nous sommes tous touchés de près ou de loin par quelqu’un qui vit des moments dif ciles. C’est pourquoi je crois que, au-delà des collectes de fonds qui sollicitent toujours les mêmes personnes, nous devrions trouver un type de sollicitation plus global, qui implique tout le monde. Il n’est pas nécessaire d’être riche pour remettre 1 $ de son salaire à une bonne cause. Ce n’est pas une question d’argent, mais plutôt une question de responsabilité.
Depuis que vous êtes propriétaire du magazine, vous lui avez donné une orientation affaires plutôt que design. Pourquoi?
Notre modèle d’affaires repose en grande partie sur des partenariats stratégiques avec des entreprises évoluant dans l’industrie du luxe, ce qui nous permet d’avoir accès à un réseau de gens d’affaires importants un peu partout dans le monde. Nous venons de signer un partenariat important avec l’une des plus grosses agences de New York, Lauren Berger Collection, spécialisée dans la location de propriétés de luxe. Ma plus grande force est de créer des liens solides avec des gens d’affaires, de les mettre en contact et de leur offrir de la visibilité. LUXE est plus qu’un magazine. C’est un réseau d’affaires, une communauté de leaders à l’échelle nationale et internationale. Dans le domaine de l’art, Arsenal art contemporain, situé à Montréal, Toronto et New York, est également l’un de nos partenaires. Nous sommes aussi sur le point d’annoncer un autre partenariat important avec l’une des plus grandes compagnies d’aviation privée au monde.
Votre magazine présente régulièrement des projets immobiliers de luxe développés à Montréal. Sont-ils, selon vous, le reflet du dynamisme de la ville?
Oui. Les nombreux projets immobiliers qui ont vu le jour ces dernières années témoignent du dynamisme de la ville, mais aussi de la forte demande en matière de projets immobiliers haut de gamme, souvent au centre-ville. Le Canada est perçu comme l’un des pays les plus stables et sécuritaires au monde. Nous avons ici de grandes universités qui reçoivent chaque année des étudiants étrangers de partout sur la planète. Souvent, leurs parents investissent ici en achetant un appartement proche de l’université. Le prix de ces condos, situés en plein centre- ville, est très abordable comparé à celui d’un condo similaire dans bien d’autres pays. Néanmoins, il risque de grimper d’ici une dizaine d’années. Avoir un pied-à-terre à Montréal ou même à Toronto, Vancouver ou Calgary, constitue selon moi un excellent investissement. Le domaine de l’immobilier m’a toujours fascinée; voilà pourquoi j’ai décidé qu’il serait au cœur du magazine LUXE. Nous mettons l’accent sur les plus beaux projets en cours, et nous créons des événements ciblés pour les investisseurs étrangers.
Comment voyez-vous le magazine évoluer à plus long terme?
Le magazine LUXE s’impose progressivement en Amérique du Nord comme une référence en matière de projets immobiliers haut de gamme susceptibles d’intéresser de potentiels acheteurs qui misent sur un art de vivre luxueux. Nous mettons aussi en valeur des femmes et des hommes d’affaires incroyables a n de les faire découvrir à nos lecteurs et de partager leur passion. À plus long terme, nous souhaitons jouer le rôle d’un club privé permettant de rapprocher les gens d’affaires d’ici et d’ailleurs.
Texte : Diane Stehle