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Birks est la plus importante chaîne de boutiques horlogères et bijoutières du Canada, avec près de 30 points de vente dans tout le pays. Elle développe également sa propre production de bijoux. Pour son exercice 2019, le groupe a enregistré des ventes à hauteur de 151 millions de dollars. Cette compagnie fondée à Montréal au 19e siècle joue aussi un rôle dans la vaste reconfiguration en cours de la distribution horlogère en Amérique du Nord : elle a vendu en 2017 la chaîne horlogère américaine Mayors, active principalement en Floride, au groupe britannique Watches of Switzerland pour 106,8 millions de dollars. Le lancement des collections de bijoux de marque Birks au Royaume-Uni a quant à lui eu lieu en septembre 2017 au moyen d’une entente de distribution exclusive conclue avec les bijoutiers Mappin & Webb et Goldsmiths. La société a l’intention d’accroître sa présence sur les marchés internationaux au cours des cinq prochaines années. Europa Star a interviewé Grigor Garabedian, chef de la division centrale de l’horlogerie du groupe Birks.

 

En collaboration avec Europa Star

 

Une première boutique a été ouverte à Montréal par Henry Birks en 1879

Quelles sont les principales étapes dans l’histoire du groupe Birks?

Henry Birks a ouvert sa première bijouterie à Montréal en 1879. Quelques années plus tard, il a déménagé à la rue du Square-Phillips, où est toujours implantée l’une de nos boutiques-phare aujourd’hui. Dès 1901, le groupe a connu une expansion à l’échelle nationale, avec de nouveaux points de vente à Ottawa, Winnipeg et Vancouver.

 

Un autre tournant a été l’introduction du concept de cadeaux joailliers Birks Blue Box en 1920. En 1954, le groupe Birks a ouvert pour la première fois une enseigne à l’intérieur d’un centre commercial au Canada, à Dorval. Mentionnons encore la création d’un cadeau pour Sa Majesté la Reine Elizabeth II en 1959, puis notre nomination comme fournisseur officiel pour les Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver.

 

En 1993, Jonathan Birks a vendu l’entreprise au groupe Regaluxe et en 2005 Birks a fusionné avec Mayors pour constituer le groupe connu aujourd’hui.

Combien de points de vente comptez-vous aujourd’hui?

Maison Birks compte 28 boutiques à travers le Canada et nos collections de bijouterie sont disponibles dans 63 points de vente en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Notre groupe opère aussi une boutique Patek Philippe à Vancouver et plusieurs boutiques shop-in-shop, par exemple pour Rolex à Calgary et pour Richard Mille à Vancouver.

 

Maison Birks au centre-ville de Montréal

Quels sont les principaux moteurs de croissance pour le groupe?

Nous cherchons avant tout à rester au plus près de l’évolution des attentes de nos clients. Par exemple, au cours des dernières années, nous avons remarqué que ceux-ci sont de plus en plus attentifs à la traçabilité et à l’impact écologique de leurs achats. Birks a pris de nombreuses mesures au cours des dernières années pour devenir une entreprise plus durable. Nous sommes fiers de nous approvisionner en diamants canadiens et de participer à la campagne contre l’« or sale ». De plus, la rénovation récente de plusieurs de nos boutiques-phare, à Montréal, Vancouver et Toronto, offre une nouvelle expérience d’achat. Je pense que cette capacité d’adaptation assurera un bel avenir à la maison.

« Nous avons remarqué que nos clients sont de plus en plus attentifs à la traçabilité et à l’impact écologique de leurs achats. » – Grigor Garabedian, chef de la division centrale de l’horlogerie du groupe Birks

En 2017, vous avez vendu Mayors au groupe britannique Aurum (Watches of Switzerland). Cela vous a aussi permis de développer votre marque de bijouterie Birks Jewellery à l’international, en particulier au Royaume-Uni. Où en êtes-vous dans cette évolution aujourd’hui?

Nous continuons à développer l’activité Birks Fine Jewellery au Royaume-Uni et aux États-Unis. Nous sommes constamment à la recherche de nouvelles opportunités pour étendre notre présence internationale.

 

Série Bee Chic : une partie des revenus est remise à la protection des abeilles canadiennes, de la faune et des espaces naturels

Disposez-vous d’une plateforme de e-commerce?

Oui, une large sélection de montres de marque, par exemple de Cartier ou de TAG Heuer, sont disponibles à l’achat sur notre plateforme en ligne. Les achats numériques gagnent en popularité. Cependant, nous constatons aussi l’importance de maintenir un lien physique fort et une expérience personnelle avec chaque montre. Nous souhaitons que nos clients puissent prendre le temps d’apprendre à connaître les marques que nous proposons, dans un espace accueillant, et qu’ils se sentent « chez eux » dans nos boutiques.

Proposez-vous également l’achat de montres d’occasion?

Au Canada, nous avons un partenariat exclusif avec la plateforme Crown & Caliber, qui se spécialise dans les montres de seconde main et l’authentification professionnelle. Nous voulions être en mesure d’offrir un service de confiance pour cette activité, c’est pourquoi nous nous sommes associés à un nom réputé dans l’industrie. Le processus est très simple : vous pouvez choisir entre un paiement comptant ou via un crédit cadeau Birks, avec 20 % de valeur supplémentaire pour la deuxième option. Vous envoyez ensuite la montre à Crown & Caliber pour inspection et authentification, avant de recevoir votre paiement directement par la poste.

 

www.maisonbirks.com

Pourquoi le Canada ne figure-t-il pas dans le top 20 des marchés mondiaux pour l’horlogerie suisse, malgré son niveau de développement élevé? Dans l’ombre du voisin américain qui suscite toutes les convoitises, le potentiel du marché horloger canadien semble loin d’être atteint, en particulier à Montréal, métropole en plein renouveau. Plusieurs initiatives entendent y remédier, notamment un nouveau salon horloger. Visite.

 

En collaboration avec Europa Star

 

La famille Kaufmann illustre à la perfection les relations qui unissent la Suisse et le Canada en matière de montres. Le père, Pius, un bijoutier originaire de St-Gall (âgé aujourd’hui de 90 ans), s’est installé à Montréal pour y apprendre l’anglais avant d’y ouvrir sa propre boutique. Le fils, Charles, a grandi au Canada puis est retourné dans la mère patrie, à Genève, où il a notamment travaillé chez Bucherer… avant d’être rappelé par son père de l’autre côté de l’Atlantique pour y ouvrir une nouvelle boutique.

 

Aujourd’hui, Charles Kaufmann est l’unique représentant de Patek Philippe dans toute la province du Québec. A la tête de la prestigieuse boutique Kaufmann de Suisse à Montréal, il y distribue également Carl F. Bucherer, Parmigiani Fleurier, ainsi que Nomos, depuis cette année. « L’introduction de cette marque vise à séduire une nouvelle génération d’acheteurs avec une entrée de gamme horloger plus abordable », précise le Canado-Suisse. La famille possède également une boutique à Palm Beach en Floride – symbole de l’intégration économique profonde entre les États-Unis et le Canada.

 

Patek Philippe chez Kaufmann de Suisse à Montréal

Mais face à son puissant voisin du sud, le marché canadien fait encore figure de nain horloger. Ainsi, malgré ses 37 millions d’habitants et son succès économique, notamment alimenté par les hydrocarbures et le secteur minier, le Canada ne se classait en 2018 qu’à la 22e place des exportations horlogères suisses, derrière… le Portugal, à 177 millions de francs de livraisons de montres.

 

On attendait le pays plus haut dans les statistiques horlogères! Certes, des géants démographiques comme l’Inde ou le Brésil se retrouvent encore plus loin dans le classement annuel de la Fédération horlogère suisse mais le Canada, adepte du libre-échange et très bien intégré dans la mondialisation, est loin de leurs niveaux de protectionnisme rédhibitoires pour les marques horlogères.

« Une terre à conquérir »

« Le marché canadien dans son ensemble reste une terre à conquérir pour les horlogers, avec un fort potentiel de développement. La population y est aisée et l’économie se porte bien », souligne Marco Miserendino. Copropriétaire de Bijouterie Italienne à Montréal (détaillant officiel de Rolex), celui-ci préside également la Canadian Jewellers Association, organisme faîtier du secteur dans le pays, qui compte plus de 1 000 membres professionnels.

 

Mais pourquoi le Canada n’occupe-t-il pas déjà une position plus élevée dans les exportations de montres suisses?

 

Les représentants du secteur invoquent plusieurs raisons. Et notamment – puisque l’horlogerie est aujourd’hui plus que jamais associée aux visiteurs étrangers – sa saison touristique de courte durée, dans un pays traversé par un rude climat. Même si le taux de change actuel favoriserait les achats transfrontaliers de la part des voisins américains…

 

Rolex chez Bijouterie Italienne à Montréal

Une raison plus pragmatique se dessine : « La plupart des pays de l’OCDE offrent un remboursement de la TVA pour les achats effectués par des clients étrangers. Ce n’est malheureusement pas encore le cas au Canada », souligne Grigor Garabedian, chef de la division centrale de l’horlogerie au groupe Birks. Cette maison vénérable fondée en 1879 est aujourd’hui l’acteur dominant de la distribution de montres dans le pays, avec 28 boutiques implantées de Halifax à Vancouver. Elle opère notamment une boutique Patek Philippe à Vancouver et des shop-in-shop Rolex à Calgary et Richard Mille à Vancouver.

 

Maison Birks, acteur dominant de la vente de montres et bijoux au Canada

Le goût de la discrétion?

Si les conditions-cadre ne favorisent pas le tourisme d’achat horloger, pourquoi la consommation locale n’est-elle pas plus forte? Là, on invoque des raisons d’ordre plus culturelle, qui tiennent aux habitudes d’achat. « Les Canadiens les plus aisés que je connais n’arborent souvent pas de montre de luxe au poignet. À choix, on préfèrera investir dans l’immobilier. Je crois qu’une forme de modestie et de simplicité s’exprime dans notre art de vivre, par rapport aux États-Unis ou à d’autres pays, avec laquelle le secteur du luxe doit composer », souligne Dominic Handal, propriétaire de Joailliers Pax à Montréal.

 

« Je crois qu’une forme de modestie et de simplicité s’exprime dans notre art de vivre, par rapport aux États-Unis ou à d’autres pays, avec laquelle le secteur du luxe doit composer. » – Dominic Handal, propriétaire de Joailliers Pax à Montréal

 

Marco Miserendino constate aussi cette culture de l’understatement dans les choix de ses clients : « Nous vendons par exemple davantage de montres en or blanc, au charme plus discret qu’en or jaune. S’ils se font plaisir, nos clients le feront avec modération. Notre portfolio reste stable sur la durée : nous enregistrons peu de demandes sur des pièces très exclusives et il n’y a pas une quête permanente de la nouveauté, comme on peut le voir sur d’autres marchés. »

 

Pour les marques suisses, notamment celles qui sortent des sentiers battus ou qui ne figurent pas parmi les incontournables, il reste encore beaucoup de travail d’information, d’éducation, voire d’« évangélisation » horlogère à faire au Canada.

Montréal se réveille

« Malgré tout, les ventes de montres suisses ont connu une croissance étonnante au cours des dernières années », nuance Grigor Garabedian. Un effet de rattrapage serait-il en cours, qui permettrait au Canada de s’aligner à terme sur les niveaux de vente de l’Espagne, un pays à la population et au développement comparable mais qui compte deux fois plus d’importations de montres suisses?

 

Cela semble être particulièrement le cas à Montréal, la métropole du Québec qui concentre, avec plus de 4 millions d’habitants, la moitié de la population et de la richesse de la province. Très importante place financière et de négoce jusqu’aux années 1960, la ville a ensuite pâti des aléas géopolitiques du Québec, mais surtout du déplacement du cœur économique du Canada toujours plus vers l’Ouest, vers les provinces anglophones et vers le Pacifique.

 

« À Montréal, les projets d’infrastructure étaient au point mort pendant quarante ans. Mais il y a maintenant une nouvelle confiance dans le climat économique de la province et de nouveaux investissements bénéficient à la ville », constate Marco Miserendino.

Premier salon horloger à Montréal

Plusieurs signaux semblent de fait converger pour signaler une nouvelle dynamique de l’horlogerie dans la ville. Ainsi, la maison de ventes Phillips a organisé en juin une présentation-vente de montres vintage durant le Grand Prix de Formule 1 du Canada, qui constitue la vitrine internationale la plus importante de Montréal. Parmi les garde-temps présentés à l’hôtel Ritz-Carlton figuraient de belles pièces de Rolex, Omega ou TAG Heuer, sous le thème commun de la course automobile (l’horlogerie n’en manque pas!).

 

Autre signe : un nouveau salon horloger – le Salon de Montréal – a été organisé les 27 et 28 septembre à Montréal par Simion Matei, un entrepreneur de l’immobilier montréalais passionné d’horlogerie. Celui-ci a rassemblé douze marques, principalement suisses mais aussi allemandes et même canadiennes, souhaitant faire mieux connaître l’horlogerie indépendante au Canada.

 

En charge de la promotion de ce festival, Thomas Baillod livre sa vision du marché horloger canadien : « Il reste encore beaucoup de travail d’éducation à mener mais le potentiel est bien présent. Le marché bouge à présent, car il a été négligé pendant longtemps. Le Canada vit toujours un peu à l’ombre des États-Unis, qui captent toute l’attention. Par ailleurs, de gros liquidateurs horlogers sont basés au Canada. Cela biaise les statistiques officielles. Le pays vaut plus que cela : il faut arrêter de le considérer comme un marché de seconde zone pour invendus horlogers. »

 

« Il reste encore beaucoup de travail d’éducation à mener mais le potentiel est bien présent. Le marché bouge à présent, car il a été négligé pendant longtemps. » – Thomas Baillod

Un marché horloger bien plus développé dans le Canada anglophone

Le salon, qui a été organisé au luxueux Club Saint-James de Montréal, a rassemblé des marques actives dans le moyen et haut de gamme en quête de notoriété au Canada. Des maisons comme Maurice Lacroix, Dwiss, Bédat & Co, L&JR, Ultramarine ou encore Junghans étaient présentes. « L’intention est de proposer une horlogerie qualitative mais relativement abordable », poursuit Thomas Baillod. « Nous ne voulons pas créer un salon inaccessible. Dans les changements de la distribution horlogère qui bouleversent le secteur, des salons B to C, où la vente directe est encouragée, trouvent toute leur place. »

 

Simion Matei a lancé cette initiative notamment car il souhaite enrichir l’offre horlogère dans sa ville de Montréal et dans la province du Québec. « Les revendeurs que j’ai pu rencontrer ne sont pas encore au point sur des grands noms de la scène indépendante comme Christophe Claret ou Kari Voutilainen », nous confie-t-il.

 

« Nous avons choisi de monter un salon privilégiant les marques indépendantes », poursuit-il. « Nous voulons populariser la belle horlogerie indépendante au Canada. Le Québec en particulier reste un peu isolé sur la scène horlogère mondiale, davantage que les provinces anglophones. » De fait, des grands noms de l’horlogerie contemporaine comme Richard Mille, Audemars Piguet ou encore Greubel Forsey sont présents dans des villes comme Toronto ou Vancouver mais n’ont aucun point de vente dans la province du Québec.

Communauté asiatique en croissance

Une autre perspective doit enfin être signalée concernant le Canada : il s’agit d’un pays où l’immigration asiatique est importante, notamment en Colombie-Britannique et sur le versant Pacifique.

 

Sachant le degré d’attachement à l’horlogerie de cette communauté, la croissance ne pourrait-elle pas venir de ce côté-là? Chez Maison Birks, Grigor Garabedian confirme cette tendance : « Les Canadiens d’ascendance asiatique forment la communauté à la croissance la plus rapide du pays. Cette clientèle devient très importante pour nous. »

 

Signe qui ne trompe pas, le groupe vient d’adopter WeChat (la plateforme de messagerie la plus populaire en Chine) pour communiquer avec sa clientèle. Au Canada comme ailleurs, une part considérable de l’avenir de l’horlogerie suisse s’écrit en chinois!

Les horlogers canadiens

Le Canada n’est pas qu’un marché d’importation : il produit également ses propres horlogers! Lors du dernier salon de Bâle, nous avons eu la bonne surprise de rencontrer Alexandre Beauregard. Ce Montréalais est le fondateur de la marque du même nom. Dès l’âge de 17 ans, celui-ci a commencé à dessiner des croquis de montres et à réaliser des prototypes. Finalement il lance sa marque en 2018.

 

Son approche créative consiste à « réinterpréter l’idée traditionnelle d’une montre-bijou, en alliant l’horlogerie et la joaillerie d’une façon inédite ». Pour cette aventure, Alexandre Beauregard collabore avec un artiste lapidaire, Yves Saint-Pierre, ainsi qu’un expert en joaillerie et en dessin 3D, François Ruel.

 

Autour de leur passion commune pour les gemmes, le trio a donné naissance à une première collection aux motifs floraux, baptisée Dahlia. En ce qui concerne la conception technique, Beauregard a eu recours à la société Telos à La Chaux-de-Fonds pour la création du tourbillon volant qui occupe le centre du cadran de cette collection.

 

La collection Dahlia de la nouvelle marque BEAUREGARD fondée par un Montréalais

 

Hors du Québec, mentionnons également les marques canadiennes Birchall & Taylor (Toronto), Wilk Watchworks (Toronto) ou encore Novo Watch (Alberta). Et d’autres sont en voie de lancement. Une nouvelle startup horlogère, José Cermeño, a été lancée durant le Salon de Montréal.

Sous la direction d’une même famille depuis 1927, le magazine Europa Star est la référence en matière d’horlogerie. Diffusé dans plus de 170 pays et comptant cinq publications par année, il reste fidèle à l’état d’esprit de son fondateur, le Suisse Hugo Buchser, plus de cinquante ans après sa disparition. De passage dans la métropole pour le Salon de Montréal, premier événement consacré au domaine horloger au Québec, Serge Maillard, éditeur d’Europa Star et représentant de la quatrième génération de l’entreprise, a accordé cette entrevue à LUXE.

 

Serge Maillard, éditeur d’Europa Star

Europa Star a été fondé par votre arrière-grand-père, Hugo Buchser, dans les années 1920. Racontez-nous comment tout cela a commencé.

Mon arrière-grand-père possédait une marque de montres dans les années 1920 du nom de Transmarine. Il voyageait partout dans le monde pour vendre ses montres. En 1927, il a eu l’idée de créer une maison d’édition ayant pour mission de connecter les acteurs du monde horloger. Rappelons-nous qu’Internet n’existait pas! Des guides regroupant les adresses des horlogers, des fournisseurs et des professionnels de l’industrie ont été publiés. Progressivement, il a établi un réseau de magazines, en Amérique latine d’abord, puis au Moyen-Orient. En 1959, il a ciblé le marché européen en fondant Europa Star. Un peu plus tard, il a créé une revue pour le marché du Bloc de l’Est. Je saute quelques étapes pour en arriver aux années 1990, avec l’apparition de l’Internet. Nous avons été des pionniers dans le monde horloger avec un site Web dédié à cette industrie. Nous avons au même moment lancé une revue en chinois. Aujourd’hui, cela fait quatre générations que l’entreprise existe. Nous continuons constamment d’innover, avec notamment la numérisation récente de nos archives.

 

Hugo Buchser, lors d’un de ses voyages

Parlons justement de vos archives. Vous avez entrepris cette année de numériser vos publications depuis 1959. Un travail titanesque…

Oui. Et ce n’est pas fini. Nous avons au total 300 000 pages à numériser. Nous avons jusqu’à maintenant numérisé plus de 100 000 pages depuis 1950. Petit à petit, nous comptons numériser toutes nos publications depuis 1927, date du premier guide fondé par Hugo Buchser.

À qui cette banque de données numérique s’adresse-t-elle?

En premier lieu, à la communauté horlogère : aux marques, détaillants et collectionneurs. Tout le monde fait aujourd’hui des recherches sur les montres, que ce soit des professionnels ou des particuliers. Comme c’est toute la revue qui est mise en ligne, elle reflète très bien le contexte de l’époque. Cette numérisation est une belle solution pour mettre en avant un important patrimoine.

À travers vos archives, on découvre effectivement l’histoire de la montre, mais aussi des pans de l’histoire en général. Parlez-nous de la montre Omega.

Récemment, un historien s’est servi de nos archives pour rédiger un article sur la conquête de l’espace. La marque Omega est en effet étroitement liée aux missions de l’homme sur la Lune. Mais avant elle, il y avait aussi Breitling ou Bulova. Il y a eu une compétition féroce entre les marques pour séduire la NASA. Aujourd’hui, on peut se demander quel horloger équipera la NASA ou Elon Musk pour aller sur Mars!

 

Comment peut-on avoir accès à vos archives?

Plusieurs abonnements annuels sont offerts. Certains donnent droit aux archives et au magazine papier, d’autres aux archives et au magazine électronique. Nos abonnés ont également un accès exclusif aux articles qui ont le plus de valeur ajoutée. Tous les tarifs peuvent être consultés sur notre site Web. Ce sont des forfaits de lancement. Nous invitons donc le public à en profiter dès maintenant. Chaque année, nos lecteurs profiteront de nouveaux contenus puisque, en plus de nouveaux articles, nous continuerons de numériser progressivement nos archives.

Votre publication est ce qu’on appelle un « mook », à mi-chemin entre le magazine et le livre. Expliquez-nous ce concept.

Il s’agit d’un concept innovant composé de deux parties : Time.Business et Time.Keeper. Comme son nom l’indique, la rubrique Time.Business est consacrée aux grands dossiers du moment et aux questions de fond qui dessineront le futur de l’horlogerie. Quant à la rubrique Time.Keeper, elle se consacre au produit, aux tendances esthétiques, aux évolutions techniques et aux acteurs de l’industrie horlogère. Nos grands dossiers peuvent avoir jusqu’à 50 pages. Dans notre dernier numéro, nous avons par exemple traité du marché chinois, de l’histoire de la montre en Chine, de ses acteurs, etc. Notre revue se lit comme un livre et peut être conservée longtemps.

 

Comment expliquez-vous la longévité de votre magazine?

Le fait d’être une petite structure et une entreprise familiale aide à avoir une certaine flexibilité et une marge de manœuvre. Notre équipe éditoriale est composée de mon oncle Pierre Maillard et de moi-même. Notre ton est identifiable. Nous partageons aussi une certaine idée du journalisme : celle de toujours apporter une valeur ajoutée par nos articles. C’est très important, surtout à l’heure où l’information semble gratuite.

 

www.europastar.com

 

 

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Texte : Diane Stehle

Bien connues en Suisse et dans le monde très select de la haute joaillerie, les montres BEAUREGARD réunissent l’horlogerie et la joaillerie de manière inédite. Fondée par le montréalais Alexandre Beauregard et basée à Genève, l’entreprise propose des garde-temps suisses d’exception au design audacieux, sertis de pierres sublimes polies à la main et offerts en pièces uniques. Au-delà de simples montres, ces pièces sont de véritables œuvres d’art dont les prix atteignent 250 000 $. Rencontre avec un artiste de talent.

 

Alexandre Beauregard (au centre) entouré de François Ruel, dessinateur 3D (à droite), et d’Yves Saint-Pierre, artiste lapidaire (à gauche)

Comment est née votre passion pour les montres?

Ma première rencontre avec l’horlogerie remonte à l’adolescence alors que je développais avec un ami des montres atypiques dans le garage de mon père.

Pourtant, vous n’avez pas choisi immédiatement d’en faire un métier…

Non, la vie m’a mené vers d’autres horizons. J’ai créé trois entreprises : une blanchisserie desservant les grands hôtels de Montréal, un commerce de pierres précieuses et une entreprise de gestion immobilière. Mais, il y a dix ans, ma passion pour l’horlogerie est revenue en force. J’ai alors décidé de me rendre à Genève afin de rencontrer des professionnels de l’industrie pour leur présenter mon projet et solliciter leurs compétences. Pendant cinq ans, j’ai voyagé tous les mois entre Montréal et la Suisse. Je me suis formé sur le terrain, puisque, avec ma vie de famille, il m’était impossible de retourner sur les bancs d’école. Enfin, en 2014, j’ai fondé ma société à Genève, BEAUREGARD SA.

Votre atelier est à Montréal, mais vos montres sont fabriquées en Suisse. Expliquez-nous votre processus de création.

La Suisse dispose d’une industrie mature unique en horlogerie et s’impose comme le seul endroit au monde réunissant toutes les compétences utiles à la fabrication de montres de haute horlogerie.

 

Toutes nos collections sont donc produites et assemblées en Suisse. Comme je suis Montréalais de naissance, j’ai choisi de mettre sur pied un atelier de taille de pierre et de développement qui me permet de réaliser le design des pièces ainsi que d’effectuer le travail de haute joaillerie à Montréal. Je suis assisté dans ce travail par Yves Saint-Pierre, un artiste lapidaire de renommée mondiale, et par François Ruel, un spécialiste en modélisation 3D.

Parlez-nous de vos collections.

Il y a un an, notre première montre, Dahlia, a été sélectionnée au Grand Prix d’Horlogerie de Genève, ce qui a concrétisé officiellement la naissance de BEAUREGARD.

 

Dahlia propose un cadran de haute joaillerie fait de pierres polies à la main dans nos ateliers et animé par un mouvement de haute horlogerie avec tourbillon volant central. Je me suis tout permis pour la création et la réalisation de cette collection, refusant de choisir entre haute horlogerie et haute joaillerie.


 

Il y a un an, notre première montre, Dahlia, a été sélectionnée au Grand Prix d’Horlogerie de Genève, ce qui a concrétisé officiellement la naissance de BEAUREGARD.

 

Dahlia propose un cadran de haute joaillerie fait de pierres polies à la main dans nos ateliers et animé par un mouvement de haute horlogerie avec tourbillon volant central. Je me suis tout permis pour la création et la réalisation de cette collection, refusant de choisir entre haute horlogerie et haute joaillerie.

Quelles sont les caractéristiques distinctives des montres BEAUREGARD?

BEAUREGARD est l’incarnation de ma passion pour les pierres fines et la complexité mécanique, pour les beaux objets et le génie humain. Le cadran est le canevas sur lequel j’ai laissé libre cours à mon imagination et l’élément le plus distinctif de mes créations. Un travail technique considérable a été nécessaire afin que cet important volume corresponde aux standards de la haute horlogerie. Il est impératif pour moi que mes montres soient reconnaissables au premier coup d’œil et inspirent des émotions fortes.

Vous avez été le premier Canadien à être primé au Grand Prix d’Horlogerie de Genève, il y a tout juste un an. Comment avez-vous vécu ce moment?

J’ai été très honoré d’être sélectionné aux côtés de marques prestigieuses comme Van Cleef & Arpels, Chopard et Bvlgari. Cette distinction est une très belle reconnaissance de notre travail, d’autant qu’il s’agissait du premier modèle présenté par notre jeune marque.

Votre logo arbore la mention « Genève – Montréal ». Pourquoi est-ce important pour vous?

Je suis très fier et amoureux de ma ville. Bien sûr, il serait plus simple pour moi de m’installer en Suisse, mais ma famille est ici et je reste très attaché à Montréal. Au-delà de ces considérations émotives, tout le travail de haute joaillerie et de création est réalisé à Montréal; il allait donc de soi de le mentionner.

Comment envisagez-vous l’avenir?

Je suis un homme d’affaires et il est important pour moi de connaître une réussite commerciale, mais l’horlogerie reste avant tout une passion. J’envisage donc l’avenir comme une grande aventure agrémentée de belles rencontres et de passions partagées.

 

www.beauregard.ch

 

Rédactrice : Diane Stehle

Pour la toute première fois, Montréal a accueilli un salon horloger — le Salon de Montréal — les 27 et 28 septembre 2019 dans le cadre enchanteur du Club Saint-James. Cet événement unique en son genre a permis au public de rencontrer les créateurs des marques de montres les plus prestigieuses en plus de découvrir des modèles exclusifs de haute horlogerie. LUXE comptait parmi les partenaires du salon aux côtés de la prestigieuse revue suisse dédiée à l’industrie horlogère, Europa Star.

 

C’est en constatant la faible culture horlogère au Canada et au Québec que Simion Matei, un homme d’affaires passionné par les montres, a eu l’idée d’organiser la tenue d’un salon horloger à Montréal. « Les amateurs de montres mécaniques comme moi doivent nourrir leur passion en allant consulter des sites Web américains ou européens, car il n’existe rien ici », explique le fondateur.

 

En plus d’être une grande première dans le domaine, le Salon de Montréal a permis aux visiteurs d’entrer directement en contact avec les horlogers, un privilège plutôt rare dans ce genre d’événement. Amateurs et curieux ont pu admirer, essayer et même acquérir des montres de luxe d’une dizaine de marques indépendantes suisses, allemandes et canadiennes, dont Maurice Lacroix, Dwiss et Bremont. De plus, José Cermeño, une nouvelle marque montréalaise, a fait son lancement durant le salon.


 

Mais surtout, le public a pu découvrir Beauregard, une marque extrêmement populaire en Europe dans le domaine de la haute horlogerie, dont le créateur, Alexandre Beauregard, est montréalais. « Cet artiste collabore avec les plus grandes bijouteries du monde. Ses montres se vendent 250 000 $ partout à travers l’Europe, mais il est totalement méconnu ici. Pourtant, son atelier est à Montréal. J’espère que ce salon aura été l’occasion de le faire découvrir aux Québécois, car c’est une grande fierté qu’un talent d’ici rayonne à l’international. »

 

Simion Matei ajoute que les montres mécaniques n’ont pas de fonction utilitaire puisqu’elles sont bien moins précises que les montres à quartz ou électroniques. « Le but d’un tel événement est de montrer le génie humain derrière ces objets. Chaque montre possède un boîtier contenant plus de 1 220 pièces assemblées dans 6 cm2. Ce sont de véritables objets d’art. Tout comme on admire un tableau de Monet non pour sa justesse, mais pour sa beauté, ces montres s’apprécient pour leur valeur artistique et la richesse qu’elles apportent à notre culture », conclut-il.

 

www.salondemontreal.com

 

Texte : Diane Stehle

Gabriel Scott élargit ses horizons autour du globe : la marque prend de l’essor avec l’ouverture d’une deuxième salle d’exposition dans le quartier tendance de Mayfair, à Londres. La marque emblématique de luminaires et d’ameublement, fondée il y a moins de dix ans, adopte un style de design des plus novateurs. Voici donc comment Gabriel Kakon et Scott Richler, deux architectes devenus entrepreneurs, trouvent leur inspiration, et comment leur créativité continue de donner vie à de nouveaux lieux florissants.

Comment la marque Gabriel Scott est-elle née?

Au début, nous travaillions ensemble à la création de meubles sur mesure pour des clients locaux. Bien que nos activités étaient plutôt lucratives, le processus était très exigeant en termes de main-d’œuvre. Nous avons donc décidé de créer une collection inspirée de modèles que nous avions conçus antérieurement, mais qui repose sur des processus plus normalisés. Le lustre Kelly, spectaculaire et sculptural, se prêtait bien à cette polyvalence. Les possibilités de personnalisation étaient toutefois limitées. L’année suivante, nous avons conçu un système qui nous donnait plus de flexibilité et qui laissait une plus grande place à la créativité. C’est ainsi que le modèle Welles est né. C’est la création phare de Gabriel Scott; c’est notre pièce maîtresse.

 

Chaque collection rappelle l’univers du bijou. Quel lien voyez-vous entre les luminaires et les bijoux?

Il est tout à fait naturel de faire le lien entre nos créations et les bijoux, car un luminaire, tout comme un bijou, est une pièce centrale qui a du caractère : c’est l’accessoire qui attire l’œil immédiatement, qui rehausse un look et qui unit tout le reste. D’un point de vue design, un luminaire se distingue de tous les éléments dans la pièce. Il est bien à vue, joliment suspendu au plafond; tout ce qui brille attire naturellement le regard. Le terme « bijou » a toujours fait partie de notre vocabulaire. Prenez le Harlow, par exemple, il s’apparente si évidemment à une horloge que l’association va de soi.

Vous avez créé des pièces spectaculaires pour de nombreuses marques haut de gamme de renommée mondiale. Parlez-nous du processus de conception.

Le processus varie selon la marque avec laquelle nous travaillons. Nous avons créé de nombreuses pièces pour les magasins Cartier situés un peu partout dans le monde. C’est une occasion en or pour nous d’être très créatifs puisque chaque boutique présente des éléments de design différents, qui nous servent de cadre de référence pour imaginer les tailles, les formes, les couleurs et les usages de nos créations. Nous avons eu aussi la chance de développer notre créativité et de collaborer aux vitrines emblématiques de Bergdorf Goodman où nous avons créé une mise en scène complète, ce qui est une expérience totalement différente en termes de design.

Où puisez-vous votre inspiration?

Voilà une question complexe. La réponse évidente est l’univers du bijou. Mais la vraie réponse est que bien que notre processus nous permette de laisser cours à notre créativité, nous sommes tout de même contraints de respecter certains critères du marché. Quelques principes de base animent Gabriel Scott : design intemporel, construction réfléchie, bonne valeur, conception intelligente et produit fabriqué localement. Nos valeurs et nos points de vue nourrissent notre inspiration.

 

Lorsque vous participez à des expositions ou à des salons, comment arrivez-vous à vous distinguer des autres designers qui exposent?

C’est une bonne question. Dans le domaine du design, le contexte est tout aussi important que le produit. Nous participons chaque année au Salon International de Milan, et cette année, nous avons créé une structure qui attire spontanément le regard des visiteurs qui passent devant notre kiosque, complémentée par un espace invitant et chaleureux qui accueille ceux qui nous visitent. Tout, des ouvertures à la palette de couleurs, a été pensé et conçu de manière à donner un ton particulier. Pour comprendre nos luminaires, il faut un cadre grandeur nature et un contexte. Dans notre œuvre, des matériaux souples, comme des tapis et des rideaux, se marient à des accents audacieux aux tons cuivrés. Le décor était extrêmement immersif et les résultats ont été incroyables. Tout était en place pour attirer les gens et créer une expérience, du moment où ils passaient devant notre kiosque jusqu’à ce qu’ils sortent de notre espace.

Votre salle d’exposition dans le quartier de Soho, à New York, existe depuis déjà cinq ans. Qu’est-ce qui vous a amené à en ouvrir une deuxième dans Mayfair, à Londres?

L’idée était de répondre aux demandes de nos clients provenant de l’Europe et du Moyen-Orient. Maintenant, nous sommes présents sur deux continents, et c’est bien plus logique. Notre salle d’exposition à Londres est située entre la fameuse Saville Row et New Bond Street, un emplacement privilégié pour notre clientèle.

Pourriez-vous nous parler d’un projet de rêve pour Gabriel Scott?

Peut-être plus de collaborations significatives. Nous aimerions travailler avec des designers dans le monde de la mode et l’univers de l’art; créer une expérience qui va au-delà du produit. Nous aimerions plonger dans quelque chose qui transcende l’aspect fonctionnel d’un excellent design, que nos sculptures deviennent une expérience en soi.

 

www.gabriel-scott.com

 

Texte : Alecs Kakon

Marival Resorts, une entreprise familiale fondée il y a plus de 30 ans, monte la barre de l’industrie hôtelière avec la création du complexe Marival Armony Luxury Resort, un tout nouvel hôtel de type tout-inclus offrant des services incomparables et des paysages à couper le souffle. Situé à Punta de Mita au Mexique, le Marival Armony se targue d’offrir des services et des installations haut de gamme au cœur d’un milieu naturel des plus enchanteurs.

Un paysage à faire rêver

Le Marival Armony Luxury Resort ouvre officiellement ses portes aux voyageurs du monde entier dans un cadre naturel des plus enchanteurs, voire le plus spectaculaire de la région. « Ce qui rend le Marival Armony unique, c’est qu’il est niché près d’une crique, le long de la plus belle plage de la baie. Vous pouvez vous promener le long de la plage de sable blanc ou encore vous avancer quelques mètres dans l’océan pour admirer le paysage magique et époustouflant de Punta de Mita », affirme Nuit Hernández, directrice des ventes pour le marché du luxe. La vue qu’offrent les chambres est sublime : la végétation luxuriante des montagnes est d’un magnifique contraste avec les rochers, l’océan et la verdure qui entourent l’hôtel.

Ce qui rend le Marival Armony unique, c’est qu’il est niché près d’une crique, le long de la plus belle plage de la baie.

 

Un spa unique en son genre

Le Marival Armony incarne un parfait équilibre avec la nature environnante : les visiteurs peuvent profiter d’un séjour à saveur tropicale des plus sereins en relaxant dans une atmosphère détendue, tout en profitant d’une vaste gamme de restaurants, de bars à même les piscines, de piscines et de spas. « Le spa Melange World a été conçu pour évoquer des lieux de partout dans le monde, et l’aménagement de chacune de ses salles de traitement est inspiré de différents pays », explique Nuit Hernández. « Les clients du spa peuvent se détendre pleinement dans nos jacuzzis et nos salles humides, ou encore se laisser dorloter grâce à nos massages et à nos soins de beauté comme les manucures et les pédicures. Notre autre complexe Marival Distinct Luxury Residences offre également un centre de spa Melange. »

Pour familles et adultes seulement

Le Marival Armony offre des suites de 1, 2 ou 3 chambres, afin de profiter de vacances familiales et intergénérationnelles dignes de la réputation de la marque Marival. « Les familles sont bien entendu au cœur de la marque Marival, mais ce qui distingue le complexe Marival Armony, c’est sans aucun doute son magnifique espace hôtelier pour adultes seulement, dans un environnement offrant une expérience supérieure et intime à nos clients qui voyagent sans enfants », affirme Nuit Hernández. Marival Resorts monte assurément la barre de l’industrie hôtelière; aucun effort n’est mis de côté pour rendre vos vacances tout à fait inoubliables.

 

Chambre principale de la suite Lush

À propos du Marival Group

Reconnu à l’échelle mondiale pour l’excellence de ses services et de ses suites, le Marival Group est un pionnier en matière d’hébergement familial tout inclus à Riviera Nayarit, au Mexique. La chaîne hôtelière propose aussi le complexe haut de gamme Marival Distinct Luxury Residences et le complexe Marival Emotions Resorts & Suites. Entre le Marival Distinct et le Marival Emotions, les visiteurs trouvent leur compte parmi plus de 11 restaurants, une foule d’activités pour enfants, adolescents, adultes et familles entières, en plus des spectacles offerts chaque soir et des divertissements nocturnes.

Le Marival Armony Luxury Resort ouvre officiellement ses portes aux voyageurs du monde entier dans un cadre naturel des plus enchanteurs, voire le plus spectaculaire de la région.

www.marivalresorts.com

 

Texte : Alecs Kakon

Les magasins Printemps Haussmann à Paris et Saks Fifth Avenue à New York, l’Al Badia Golf Club à Dubaï, le restaurant Nobu Downtown à New York, les hôtels Four Seasons à Las Vegas et, plus récemment, à Montréal : aux quatre coins de la planète, les établissements de luxe s’arrachent ses œuvres. Il faut dire qu’en vingt ans de carrière, Pascale Girardin a développé un style unique. Qu’il s’agisse d’installations, d’œuvres d’art intégrées à l’architecture, de vaisselle ou d’objets d’art, sa signature est immédiatement reconnaissable. Elle a reçu LUXE dans son atelier du quartier Rosemont.

 

 

Le visage avenant et serein, Pascale Girardin nous accueille ce matin dans son studio lumineux de 4 000 pieds carrés. Autour d’elle, sa « brigade », une équipe de sept artistes céramistes, dont la moyenne d’âge doit avoisiner les vingt-cinq ans (et dont fait partie son fils Wolfe). « Même si je leur propose ma vision lors de la réalisation d’un projet, contrairement à un chef de cuisine, je reste ouverte à toute suggestion. Nos échanges m’enrichissent et me permettent de faire évoluer ma pratique. » Transmettre, échanger, évoluer. Trois notions sur lesquelles elle reviendra souvent au cours de notre rencontre et qui semblent au cœur de son approche humaine et professionnelle.

 

Saks Fifth Avenue, New York

 

D’ailleurs, après vingt-cinq ans de métier, en pleine possession de son art, Pascale Girardin a décidé il y a un an de retourner sur les bancs de l’école pour suivre une maîtrise en arts visuels à l’UQAM. « J’avais besoin de réfléchir sur le processus créatif, sur notre relation à la matière dans la découverte de soi-même. Souvent, on veut aller vers quelque chose, mais on constate que le résultat n’est pas ce qu’on avait en tête au début. »

 

Être ouvert à la découverte et à l’imprévisible. Voilà ce que l’artiste a rapidement appris en travaillant l’argile. Car celle-ci est très capricieuse : « Il faut accepter que la matière nous enseigne plutôt que d’essayer de tout maîtriser. Je développe ma pratique avec l’humilité totale du débutant, et plus j’en connais, moins j’en connais. Mais c’est ce qui est merveilleux et qui me motive à continuer! Je dis toujours à mes clients : “ça devrait marcher”, sans que ce ne soit jamais une certitude », explique-t-elle.

 

Celle qui a étudié en biologie avant de suivre une formation en arts plastiques et en arts visuels passe pourtant de longues heures à élaborer la formule chimique qui permettra d’obtenir le coloris et le produit imaginé. Mais une foule d’obstacles peuvent survenir dans la création d’une céramique : elle peut exploser dans le four, s’affaisser, se déformer, se fendre. Et il faut être prêt à se relever de ces échecs rapidement. « Dans ce métier, on ne peut pas pleurer sur le passé, sur toutes les heures perdues. On recommence et la pensée change », raconte Pascale Girardin.

 

West Edmonton Mail

Rêverie et bouddhisme zen

Selon le bouddhisme zen, c’est d’ailleurs lorsqu’on abandonne sa conception de ce qu’une chose est censée être qu’on l’apprécie pour ce qu’elle est. Cette philosophie, Pascale Girardin l’a complètement adoptée. Plutôt que de mettre au rebut les œuvres imparfaites, elle les pose sur une étagère de son atelier et attend. « Après des jours, des semaines et même des mois de gestation, je fais des liens nouveaux et l’une d’elles se dévoile enfin. » C’est ainsi que sa série de totems a vu le jour.

 

Lâcher prise, laisser son esprit se perdre dans la rêverie, l’artiste en a fait son mantra personnel. Son blogue fait d’ailleurs régulièrement part de ses « drifts », c’est-à-dire de ses « errances » artistiques, de ses pensées vagabondes qui peuvent évoluer et mener à une idée. Férue d’ouvrages érudits, elle a trouvé écho à ses recherches dans celles du philosophe français Gaston Bachelard, qui s’est lui-même beaucoup intéressé au rôle de la rêverie dans la création. D’un point de vue artistique, ses autres sources d’inspiration se trouvent du côté du Japon, en particulier de la céramique de la période Edo, pour son esthétique minimaliste et abstraite. La génération actuelle, qu’elle côtoie au quotidien au sein de son atelier, mais aussi à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM où elle enseigne, est également un puissant tremplin pour se renouveler.

 

En plus de ses prochaines commandes pour Saks Fifth Avenue, pour le Convention Center de Las Vegas ou encore pour des bateaux de croisière de luxe, Pascale Girardin prépare pour le mois de mai 2020 une exposition qui mêlera céramique, installation au sol et projection vidéo. L’occasion pour elle de nous faire part du fruit de ses recherches, notamment sa réflexion sur le lien qu’entretiennent ces différents médiums, en véritables « vases communicants ». À ne manquer sous aucun prétexte.

 

Nobu Downtown, New York

 

www.pascalegirardin.com

 

Texte : Diane Stehle

Photos : © Stephany Hildebrand